Les autorités rwandaises ne doivent pas avoir le sentiment de pouvoir commettre impunément des violations du droit international, tonne le chef de la diplomatie belge, Bernard Quintin, qui appelle à un compromis à l’échelle européenne pour l’adoption des sanctions contre le Rwanda qu’il accuse de vouloir conquérir Bukavu (Sud-Kivu) après l’occupation de Goma (Nord-Kivu) dans l’est de la RDC.
Bruxelles mobilise ses partenaires pour la défense de l’intégrité territoriale de son ancienne colonie. Bernard Quintin, qui était jeudi devant la Chambre de représentants, a annoncé avoir déjà contacté ses homologues européens qui siègent au Conseil de sécurité de l’ONU pour faire passer des messages et que soit nommée l’agression rwandaise.
« J’ai appelé mes homologues européens à prendre des mesures concrètes et j’ai évoqué explicitement le MoU sur les matières premières critiques, la facilité européenne pour la paix à Cabo Delgado et la suspension du dialogue sécuritaire avec le Rwanda. Il faut trouver un compromis à l’échelle européenne, car seul ce niveau aura un impact », a-t-il déclaré.
Pour augmenter la pression, Quintin a fait modifier l’avis de voyage pour le Rwanda. Tout voyage vers les parcs à l’ouest est déconseillé. Bruxelles est catégorique : Les autorités rwandaises ne doivent pas avoir le sentiment de pouvoir commettre impunément des violations du droit international.
« C’est la seule façon de les ramener aux négociations pour une solution pacifique. J’ai partagé ce point de vue avec mon homologue américain hier. Il y a urgence. Kigali a annoncé vouloir prendre Bukavu », a souligné le ministre belge des Affaires étrangères.
Au Nord-Kivu, les attaques rwandaises ont causé des dommages catastrophiques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires ont mené une évaluation avec le gouvernement congolais et ont signalé que 700 personnes ont été tuées et 2 800 blessées qui reçoivent des soins dans des établissements de santé. Selon ONU, ces chiffres devraient augmenter à mesure que davantage d’informations seront disponibles.
De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué vendredi que plusieurs sites de déplacement, notamment dans la périphérie de Goma, où plus de 300 000 personnes ont été déplacées, ont été partiellement ou totalement vidés. Les hommes, femmes et enfants déplacés ont un besoin urgent d’abris, de nourriture, d’eau potable et d’assistance médicale, ainsi que de divers services de protection.