L’armée rwandaise (RDF) et le M23 ont commis des crimes graves dans l’est de la RDC : Exécutions sommaires, attaques délibérées contre des camps de personnes déplacées, tueries de soldats congolais ayant déposé les armes, enrôlement d’enfants… Ces actes documentés par l’ONU constituent des crimes de guerre relevant de la compétence de la Cour pénale internationale (CPI).
Dans la partie orientale de la RDC, c’est l’agonie du droit international humanitaire. Selon le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, les RDF-M23 ont, depuis le début de la crise, bombardé au moins deux sites de déplacés internes, faisant des victimes civiles.
« La crise des droits de l’homme dans l’est de la République démocratique du Congo continue de s’aggraver, alors que les hostilités entre les forces armées congolaises et le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda s’étendent vers le Sud-Kivu après la prise de Goma par le M23. Des rapports indiquent que le M23 a progressé plus au sud en direction de Bukavu. Depuis le début de la crise, des bombes ont frappé au moins deux sites de déplacés internes, faisant des victimes civiles. Nous avons également documenté des exécutions sommaires d’au moins 12 personnes par le M23 entre le 26 et le 28 janvier », a dénoncé Volker Türk.
Aussi, souligne l’ONU, dans d’autres zones sous contrôle du M23 au Sud-Kivu, comme à Minova, les rebelles ont occupé des écoles et des hôpitaux, forcé les déplacés à quitter les camps et soumis la population civile à la conscription et au travail forcé.
Selon le défenseur des droits de l’homme, Fernandez Murhola, le carnage perpétré par les RDF-M23 a Goma a fait un bilan préliminaire de plus de 1250 morts, 2300 blessés, 540 portés disparus et plusieurs milliers des déplacés internes en errance perpétuelle.
« Outre ces crimes imprescriptibles perpétrés en RDC par le Rwanda sous le règne du Criminel Paul Kagame, la compilation préliminaire des informations reçues des sources humanitaires, structures sanitaires et acteurs de la société civile, font état d’un véritable carnage auquel la population de la ville occupée de Goma a été astreint du 25 au 30 janvier 2025 », a-t-il condamné, tout en appelant les mécanismes conventionnels des droits de l’homme, de bien vouloir diligenter en urgence, des enquêtes nécessaires pour que les auteurs directs et indirects du carnage de Goma, puissent répondre de leurs crimes devant les instances judiciaires compétentes.
Alors que les RDF-M23 avancent vers Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, Volker Türk a appelé à la fin des violences et à ce que toutes les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
Le patron des droits de l’homme de l’ONU a aussi jugé « essentiel » que des enquêtes soient menées sur les violations commises, afin de traduire les auteurs en justice et de garantir l’obligation de rendre des comptes.