Soutenu par le Rwanda, le groupe armé M23 tente d’étendre ses zones d’influence dans l’Est de la RDC. Ces derniers jours, les rebelles ont multiplié des attaques contre les positions de l’armée congolaise à Masisi et à Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu. Préoccupée, l’ONU a exhorté à nouveau ce mouvement à cesser les hostilités.
Vendredi, Mugunga, quartier situé à l’Ouest de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, a été la cible d’un bombardement ayant occasionné deux blessés et la destruction de plusieurs maisons. Plus tôt dans la journée, les mêmes rebelles ont tiré sur l’un des hélicoptères de l’ONU. Cela s’est produit dans la région de Karuba à Masisi. Cette attaque a fait deux blessés parmi les soldats de la paix sud-africains, dont un grièvement.
Dans une déclaration, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la Monusco, Bintou Keita, a déploré « les attaques inacceptables ciblant les civils depuis l’intensification des combats dans le Nord-Kivu ».
Elle a aussi rappelé que « les attaques contre les casques bleus peuvent constituer un crime de guerre ».
Bintou Keita a, dans la foulée, réitéré son appel au M23 « à cesser les hostilités et à désarmer sans condition en respectant les termes du communiqué du 23 novembre 2022 » adopté lors du mini-sommet de Luanda.
Décapitation d’un défenseur des droits de l’homme
Dans un communiqué publié vendredi, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a condamné fermement l’assassinat du Pasteur Uwizeyimana Joseph, défenseur des droits de l’homme, par des membres du M23.
« La victime a été décapitée le 31 janvier 2024, à Karambi, collectivité de Bwito, par des membres du M23 qui le recherchaient pour son travail au sein d’une organisation locale. M. Uwizeyimana était un défenseur des droits de l’homme connu pour son travail auprès des victimes et contre l’impunité », a indiqué le BCNUDH, précisant que cet assassinat odieux constitue une attaque intolérable contre la liberté d’expression et une violation du droit international humanitaire, et s’ajoute au meurtre par le M23, le 25 janvier 2024, à Mpasi, de Claude Kamuti, infirmier et défenseur des droits de l’homme.
Rappelant aux responsables du M23 leurs responsabilités d’agir pour prévenir et répondre aux violations du droit international humanitaire, le BCNUDH a par ailleurs exhorté les autorités congolaises à ouvrir une enquête en vue de traduire leurs auteurs devant les juridictions compétentes.