Le Conseil de sécurité de l’ONU continue de suivre de près l’évolution de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où l’armée congolaise et les Casques bleus font bloc face à l’invasion rwandaise. La Chine, qui a pris lundi la présidence de cet organe compétent au premier chef pour constater l’existence d’une menace contre la paix ou d’un acte d’agression, a annoncé qu’un Etat membre a évoqué l’idée d’une résolution sur cette crise. Selon nos sources, c’est la France, porte-plume pour la RDC, qui mène des négociations.
La résolution du CS de l’ONU peut imposer des sanctions visant à maintenir la paix et la sécurité. En particulier, elle peut prévoir des mesures militaires à l’encontre de l’État fautif (Rwanda) ou approuver des mandats pour des forces de maintien de la paix, imposer des mesures restrictives (gel des avoirs, interdiction de voyager) à l’encontre d’individus.
A l’ONU, la RDC a formulé cinq demandes majeures, parmi lesquelles figurent la cessation immédiate des combats, le retrait sans condition des troupes étrangères, dont les forces rwandaises, et l’imposition de sanctions ciblées contre les responsables identifiés comme instigateurs de cette « agression flagrante ».
Le chapitre VII de la Charte des Nations unies définit le cadre dans lequel le Conseil de sécurité peut prendre des mesures coercitives. Il permet au Conseil de déterminer « l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression », de faire des recommandations ou de décider quelles mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée ou impliquant une action militaire doivent être employées « pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales ».
Le représentant permanent de la Chine auprès de l’ONU, Fu Cong a assuré que son pays soutiendra cette résolution « à titre national et présidentiel ».
Par ailleurs, il a noté que la situation dans l’est de la République démocratique du Congo « se détériore rapidement, ce qui pourrait compromettre davantage la paix et la sécurité de la région ». Selon lui, les actions du Conseil doivent favoriser la cessation des hostilités et l’apaisement des tensions dans cette région.
Répondant à diverses questions concernant ce conflit, le diplomate chinois a déclaré qu’un cessez-le-feu était une priorité : « Le Mouvement du 23 mars (M23) et les troupes rwandaises doivent se retirer des territoires qu’ils occupent », a exigé le président du CS.
Encourageant le Rwanda et la RDC à s’engager dans des pourparlers de paix, Fu Cong a souligné : L’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo doit être protégée.