Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, en Suisse, la France a exprimé vendredi son soutien à la résolution proposée par la RDC sur l’établissement en urgence d’une mission indépendante d’établissement des faits sur les graves violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire commises par l’armée rwandaise dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Le CDHNU va se prononcer dans les prochaines heures. Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France auprès de l’Office des Nations unies à Genève et des organisations internationales en Suisse, a appelé à l’adoption par consensus de cette résolution.
Pour la France, le CDHNU doit adresser le message qu’appelle son mandat, car l’offensive lancée par le M23, avec le soutien du Rwanda, a des conséquences catastrophiques pour une population déjà vulnérable.
A ce sujet, Jérôme Bonnafont a souligné que les rapports du Haut-Commissaire et de la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies jettent une lumière crue sur ce qu’il se passe.
« Les violences commises contre les civils doivent cesser. Le viol collectif de femmes à la prison de Goma le 27 janvier, s’il devait être confirmé, est susceptible de constituer un crime de guerre ; tout comme la mort de trois casques bleus de la MONUSCO, qui doit pouvoir exercer sa mission de protection des civils. Ces crimes ne doivent pas rester impunis. La documentation des violations doit être assurée. La France remercie l’Équipe d’experts pour ses travaux. Elle appelle à l’adoption par consensus d’une résolution permettant l’établissement en urgence d’une mission indépendante d’établissement des faits sur les graves violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire dans les provinces du Nord et du Sud Kivu, et dans l’Est de la République démocratique du Congo », a déclaré le diplomate français, condamnant à nouveau fermement l’offensive du M23, groupe rebelle soutenu par le Rwanda, qui doit, a-t-il insisté, se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle.
La RDC, qui a proposé cette résolution, a rappelé que le soutien du Rwanda au M23, documenté à plusieurs reprises, y compris par le Groupe d’Experts mandaté par le Conseil de sécurité des Nations unies, a alimenté la violence dans l’est du pays depuis plus de 30 ans, exacerbant la guerre pour des raisons liées à l’exploitation des ressources minières stratégiques congolaises.
Ainsi, a tonné Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, il est urgent d’exercer une pression internationale pour que le Rwanda cesse immédiatement son soutien à ces groupes armés et se retire immédiatement du territoire congolais.
La RDC est catégorique : le CDHNU doit tenir le Rwanda responsable de ses crimes de guerre et de ses crimes contre l’humanité, notamment le dépeuplement forcé des populations, et leur remplacement par d’autres, ainsi que la nomination de nouvelles autorités administratives dans le but d’occuper définitivement ces territoires.