Face aux exactions commises par l’armée rwandaise et les rebelles du M23 dans l’est de la RDC, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDHNU) ne peut rester les bras croisés alors que le droit international des droits de l’homme est une fois de plus bafoué, a déclaré l’Union européenne (UE) à la 37ème session extraordinaire du CDHNU, tenue vendredi 7 février à Genève, en Suisse.
L’UE a apporté son soutien à la résolution présentée par la RDC demandant la création d’une mission d’enquête indépendante chargée d’enquêter et de documenter toutes les violations et abus des droits de l’homme et d’identifier tous les responsables.
« Toutes les accusations de violations et d’abus doivent faire l’objet d’une enquête approfondie, les victimes doivent être reconnues et soutenues et tous les auteurs doivent être tenus responsables de leurs crimes. Les populations de la région des Grands Lacs souffrent depuis des décennies et la reprise des violations des droits de l’homme et du droit international liées au conflit doit enfin cesser. Elles méritent la paix et la justice. L’ordre international fondé sur des règles doit être maintenu et nous pensons que la convocation de cette session extraordinaire est une contribution inestimable à cet égard », a déclaré le représentant de l’UE, qui a noté également à cet égard la bonne coopération entre la RDC et la Cour pénale internationale (CPI).
L’armée rwandaise est accusée d’avoir commis plusieurs crimes de guerre en RDC. L’UE a rappelé qu’au cours de dernières semaines, la situation s’est aggravée et a entraîné des milliers de morts et de blessés ainsi que le déplacement forcé de centaines de milliers de civils congolais.
« Les informations faisant état de graves violations et abus des droits de l’homme, notamment d’exécutions sommaires, exigent notre attention immédiate. L’Union européenne est particulièrement horrifiée par les informations faisant état d’une augmentation spectaculaire des cas de violences sexuelles et sexistes liées au conflit, comme le viol collectif présumé à la prison de Goma le 27 janvier, qui a visé au moins 165 femmes, et le viol collectif présumé de 52 femmes au Sud-Kivu. En outre, les récentes attaques meurtrières contre des soldats de la paix de l’ONU dont le but est de protéger la population civile sont totalement intolérables et peuvent constituer de graves violations du droit international », a déploré l’UE, condamnant avec la plus grande fermeté l’offensive du M23 soutenue par les Forces armées rwandaises (RDF) dans l’est de la RDC, qui a conduit à l’occupation de vastes parties du territoire congolais au Nord et au Sud-Kivu, y compris la ville de Goma.
Par ailleurs, l’UE a exhorté le M23 à stopper son avancée et à se retirer immédiatement. L’UE a condamné également fermement la présence militaire du Rwanda en RDC, qui constitue, a-t-elle souligné, une violation flagrante du droit international, de la Charte des Nations unies et de l’intégrité territoriale de la RDC.
Alors que le Rwanda renforce davantage ses troupes sur le territoire congolais, l’UE a appelé le gouvernement rwandais à respecter l’intégrité territoriale de la RDC en retirant immédiatement toutes ses troupes du territoire de la RDC et en mettant fin à toute forme de soutien au M23 et aux autres groupes armés non étatiques.