« Les enjeux sont trop importants », a averti jeudi le secrétaire général de l’ONU, António Guterres qui, rejetant la solution militaire, a appelé les pays voisins de la RDC et du Rwanda, les organisations sous-régionales, l’Union africaine et les Nations unies à agir tous ensemble pour la paix, en recourant à la médiation.
Alors que d’intenses combats entre les Forces rwandaises de la République démocratique du Congo (FARDC) et les Forces rwandaises de défense (RDF) se poursuivent dans la province du Sud-Kivu, le chef de l’ONU pense qu’il est temps faire la paix.

» lI n’y a pas de solution militaire. Il est temps pour tous les signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région d’honorer leurs engagements. Il est temps de recourir à la médiation. Il est temps de mettre fin à cette crise », a-t-il exhorté, rappelant que des milliers de personnes ont été tuées, y compris des femmes et des enfants, et des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers dans l’est de la RDC.
A la veille du sommet conjoint SADC-EAC en Tanzanie, Antonio Guterres soulignant que l’accent sera mis sur la résolution de la crise face à l’offensive du M23, appuyée par les Forces de défense rwandaises, a estimé que « nous sommes à un moment charnière et il est temps de nous mobiliser pour la paix ».
Par la même occasion, il a annoncé sa participation à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, prévue le 14 février, à Addis-Abeba, où cette crise sera également au cœur des débats.
« Alors que le Sommet de Tanzanie s’ouvre et que je me prépare à partir pour Addis-Abeba, mon message est clair : Faites taire les armes. Arrêtez l’escalade. Respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Respecter le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire », a-t-il insisté.
La situation humanitaire à Goma et dans ses environs est périlleuse, a-t-il alerté, déplorant des centaines de milliers de personnes sont en déplacement, et de nombreux sites qui abritaient auparavant des personnes déplacées au nord de la ville sont désormais pillés, détruits ou abandonnés.
« Les établissements de santé sont débordés. Et d’autres services de base – notamment les écoles, l’eau, l’électricité, les lignes téléphoniques et Internet – sont sévèrement limités. Pendant ce temps, le conflit continue de faire rage au Sud-Kivu et risque d’engloutir toute la région. Je tiens à rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie, notamment les casques bleus de la MONUSCO et les forces régionales », a-t-il dit, exprimant sa solidarité avec le peuple congolais qui se retrouve, fustige-t-il, une fois de plus victime d’un cycle de violence qui semble sans fin.