L’Union européenne (UE) regrette que le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege ait été empêché de se rendre à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), où il devait animer des conférences scientifiques.
Dans un communiqué, l’UE a apporté son soutien au célèbre activiste congolais et a condamné « les intimidations et menaces proférées à son encontre ».
« L’UE rappelle la responsabilité des autorités de RDC de protéger ses citoyens et continuera également à relayer son message selon lequel la lutte contre l’impunité est la seule arme qui peut mettre fin à la spirale de la violence », a indiqué Nabila Massrali, porte-parole du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Denis Mukwege n’avait pas été autorisé, la semaine passée, à donner deux conférences scientifiques à l’Université de Kisangani. Le recteur de cette institution d’enseignement à justifié sa décision par un « déficit criant en logistique et en énergie ».
Prévues du 18 au 19 août, ces conférences avaient été alors délocalisées à l’Institut français. Cependant, Mukwege n’avait pas pu quitter Bukavu (Sud-Kivu) puisque « bloqué dans son hôpital de Panzi », a dénoncé le professeur Alphonse Maindo. Nous « dénonçons des abus liberticides. On n’arrête pas un fleuve de couler. Les activités scientifiques prévues auront bel et bien lieu. La panique est un mauvais maître », a-t-il tonné.
Pressenti candidat à la présidentielle de 2023, Denis Mukwege devient de plus en plus victime des menaces.
En octobre 2012, il a été violemment attaqué et sa famille a été tenue en joue à son domicile lors d’une tentative d’assassinat. Joseph Bizimana, son ami de confiance et agent de sécurité, a été tué. Cette attaque a eu lieu plusieurs semaines après que le Dr Mukwege ait dénoncé le conflit qui dure depuis 16 ans dans le pays et demandé que les responsables soient traduits en justice lors d’un discours aux Nations unies.
Mukwege fait partie du comité consultatif de la Campagne internationale pour mettre fin aux viols et aux violences sexistes dans les conflits. Il a reçu de nombreux prix dans le monde entier, dont le prix Nobel de la paix 2018, pour son plaidoyer contre la violence sexuelle en tant qu’arme de guerre et pour ses services exceptionnels aux survivants de viols.
Reagan Ndota