Au grand dam du gouvernement congolais, le sommet conjoint SADC-EAC, tenu samedi en Tanzanie, a ordonné que les processus de paix de Luanda et de Nairobi soient fusionnés en un processus. Une décision qui ouvre la voie vers un dialogue direct entre le gouvernement congolais et la milice pro-Rwanda M23 qui contrôle de vastes pans de territoire dans la province du Nord-Kivu.
Le sommet de Tanzanie n’a pas condamné la violation de l’intégrité territoriale de la RDC par le Rwanda, ni exigé le retrait immédiat des troupes rwandaises. Il a plutôt décidé de renforcer les deux processus de paix afin d’améliorer leur complémentarité et a donné mandat aux co-présidents (João Lourenço et Uhuru Kenyatta), en consultation avec l’Union africaine.
Dans ce cadre, les dirigeants de la SADC et de l’EAC ont levé l’option de nommer des facilitateurs supplémentaires, notamment d’autres régions d’Afrique, pour soutenir le processus fusionné.
« Le sommet conjoint a ordonné la reprise des négociations directes et du dialogue avec toutes les parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), y compris le M23 et dans le cadre du processus de Luanda/Nairobi » peut-on lire dans la déclaration finale.
Pendant ce temps, l’armée rwandaise et les rebelles du M23 garderont leurs positions, car le retrait immédiat n’a pas été acté. Sans donner plus de détails, le sommet de Tanzanie a ordonné que des modalités de retrait des « forces armées étrangères non invitées » du territoire de la RDC soient élaborées et mises en œuvre.
La SADC et l’EAC ont, par la même occasion, a réaffirmé la solidarité et l’engagement indéfectible de continuer à soutenir la RDC dans sa quête de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale ainsi que d’une paix, d’une sécurité et d’un développement durables.