Proche de Paul Kagame, le chef de l’armée ougandaise et fils du président Yoweri Museveni a accordé samedi un ultimatum de 24 heures à toutes les forces présentes à Bunia, ville située dans la partie nord-est de la RDC, pour rendre les armes. « Si elles ne le font pas, nous les considérerons comme des ennemis et nous les attaquerons », a-t-il menacé. La démarche du général Muhoozi Kainerugaba a été condamnée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a encouragé les forces congolaises à ne pas se rendre, insistant sur le respect de l’intégrité territoriale de la RDC.
Le chef d’état-major général de la Force de défense du peuple ougandais (UPDF), qui a récemment déployé plus 1000 soldats supplémentaires dans l’est de la RDC, n’a jamais caché son soutien aux interventions militaires du Rwanda sur le territoire congolais. Selon lui, « quiconque menace le Rwanda ou mon oncle Afande Kagame est en danger. Cette personne cherche un conflit direct avec l’Ouganda et avec moi ».
Lors d’une conférence de presse animée samedi à Addis-Abeba, le secrétaire général de l’ONU a été interrogé sur cette rhétorique incendiaire : En voyant une telle rhétorique de la part de personnes ayant du pouvoir et une position élevée, craignez-vous que le conflit en RDC ne dégénère en une guerre régionale ?
« Nous ne demandons à personne de se rendre. Ce que nous demandons, c’est un cessez-le-feu et un effort politique et diplomatique pour garantir que la guerre prenne fin et que la situation normale soit rétablie », a répondu Antonio Guterres, reconnaissant qu’à mesure que de nouvelles villes tombent, le risque d’une guerre régionale augmente.
Pour l’ONU, il est temps de faire taire les armes. « C’est l’heure de la diplomatie et du dialogue », a-t-il insisté, rappelant que le récent sommet conjoint SADC-EAC a offert une solution en appelant à nouveau à un cessez-le-feu immédiat.
« La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées. L’enjeu est trop important. Le peuple congolais et les peuples de la région méritent la paix », a souligné Antonio Guterres, rassurant que l’ONU continuera à œuvrer pour la paix et à renforcer ses nombreux efforts conjoints avec l’Union africaine en faveur de la sécurité, de la stabilité, des droits de l’homme et de l’État de droit.