En première ligne dans la bataille diplomatique pour la défense de l’intégrité territoriale de la RDC, Denis Mukwege a exhorté dimanche le nouveau président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahamoud Ali Youssouf, à accorder la priorité à la paix dans la région des Grands Lacs, alors que le Rwanda poursuit son attaque brutale contre la RDC et le peuple congolais.
A la tête du secrétariat de l’UA, le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf a succédé samedi au Tchadien Moussa Faki qui, selon le gouvernement congolais, s’est distingué par une « passivité complice » face à l’agression rwandaise.
Félicitant le chef de la diplomatie djiboutienne pour son élection, le Prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, l’a demandé de s’occuper en priorité du conflit rwando-congolais car, a-t-il averti, sans la paix et la stabilité au coeur de l’Afrique, tout le continent saigne et ses aspirations au développement et à la prospérité sont mises à mal.
« Nous l’exhortons à prioriser la résolution de la guerre d’agression que subit la population congolaise dans l’Est de la RDC, La progression récente du M23 et de l’armée rwandaise dans la province du Sud-Kivu transgresse une nouvelle ligne rouge qui augmente le risque d’une escalade régionale. Il est temps de faire taire les armes dans la région des Grands Lacs africains et de respecter les principes de base du droit international et des traités fondateurs de l’Union africaine », a plaidé le célèbre activiste congolais.
Cette crise a été au cœur d’un entretien téléphonique, samedi 15 février, entre Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron. Dans un message posté sur son compte X, le président français a appelé à un cessez-le-feu immédiat qui doit être respecté par toutes les parties.
« Le M23 doit immédiatement se retirer de Bukavu, des garanties de sécurité doivent être données pour permettre le retour sans délai des autorités civiles et militaires à Bukavu, le M23 doit se retirer de l’aéroport de Kavumu et permettre les vols civils et humanitaires sans entraves », a-t-il écrit, appelant le Rwanda à soutenir la mise en œuvre de ces mesures d’urgence.
Cet appel a été ignoré. Ce matin, les Forces rwandaises de défense (RDF) et le M23 ont confirmé l’occupation de la capitale provinciale du Sud-Kivu. Ils ont également menacé de poursuivre leur expansion territoriale.