Le Royaume-Uni s’est dit profondément préoccupé, mardi 1er avril, par la détérioration significative de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC, où les avancées des rebelles du M23 et des Forces rwandaises de défense (RDF) ont déplacé plus d’un million de personnes depuis janvier.
Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, en Suisse, Eleanor Sanders, représentante permanente adjointe du Royaume-Uni, a affirmé que la résolution de ce conflit est « essentielle », encourageant Kinshasa et Kigali « à agir de bonne foi et à s’abstenir de toute rhétorique incendiaire ».
« Nous entendons des récits horribles de violations et d’abus des droits de l’homme perpétrés par toutes les parties, y compris le M23, les Forces de défense rwandaises, les Forces armées de la RDC, les groupes Wazelendo et les Forces démocratiques alliées », a-t-elle dénoncé, soulignant la nécessité, pour tous les belligérants, de respecter le droit international humanitaire, protéger les civils, en particulier contre les violences sexuelles et sexistes, et mettre immédiatement fin aux enlèvements et au recrutement d’enfants.
Par ailleurs, Londres a réitéré son objection à la peine de mort en toutes circonstances et exhorte une fois de plus le gouvernement congolais à reconsidérer sa décision de lever le moratoire sur la peine de mort.
Selon l’ONU, l’offensive lancée cette année par le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu a exacerbé une crise humanitaire et des droits humains déjà grave dans l’est de la RDC.
L’ampleur de la violence et de l’insécurité a entravé la capacité du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme à s’acquitter pleinement de son mandat : fournir un soutien technique aux autorités pour renforcer l’État de droit, faire progresser la justice transitionnelle et renforcer la lutte contre l’impunité, s’est offusqué Volker Türk, chef des droits de l’homme de l’ONU, déplorant que, depuis le début de l’année, les Nations unies ont recensé 602 victimes d’exécutions extrajudiciaires et sommaires commises par toutes les parties au conflit dans les seules provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Dans la province de l’Ituri, au nord-est du pays, a-t-il précisé, plusieurs groupes continuent de tuer, de mutiler et d’enlever des civils.
Cette crise sera au cœur d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU prévue le 16 avril. Les membres du CS se pencheront en priorité sur la manière de mettre fin aux combats dans l’est de la RDC, qui demeurent une source de tensions entre les pays de la région des Grands Lacs. D’après nos sources, ils pourraient publier un communiqué de presse saluant la rencontre Tshisekedi-Kagame à Doha et appelant toutes les parties à respecter leurs engagements en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.