L’Assemblée nationale centrafricaine a voté vendredi par acclamation l’abolition de la peine de mort, a annoncé le président de l’Assemblée, dans un pays en guerre civile où la dernière exécution capitale remonte à 1981.
« L’Assemblée nationale a adopté par acclamation la loi abolissant la peine de mort en République centrafricaine », a affirmé devant les députés Simplice Mathieu Sarandji, sous les applaudissements. La loi doit encore être promulguée par le président de la République, Faustin Archange Touadéra.
La Centrafrique, deuxième pays le plus pauvre du monde selon l’ONU, est ravagée depuis 2013 par une guerre civile qui a néanmoins considérablement baissé d’intensité depuis 2018.
« La dernière exécution capitale en Centrafrique date de 1981 », a déclaré à l’AFP Ghislain Junior Mordjim, secrétaire général de l’Assemblée nationale.
La Centrafrique rejoint la liste des pays africains qui ont aboli la peine de mort ces dernières années sur le continent, après le Tchad en 2020, et la Sierra Leone en 2021.
« Bonne nouvelle, l’Assemblée nationale de Centrafrique vient de voter l’abolition de la peine de mort », a réagi dans un tweet l’ONG Amnesty International, qui milite pour l’interdiction de la peine capitale. « Nous invitons le Président (…) à promulguer cette loi ».
« Nous sommes très satisfaits, mais conscients qu’il va falloir sensibiliser la population », a déclaré de son côté à l’AFP l’avocat Bruno Gbiegba, coordinateur du plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort en Centrafrique.
La Centrafrique, pays d’environ 5,5 millions d’habitants à l’État de droit quasi-failli, est ensanglanté par des décennies de guerres civiles, dont la dernière a commencé il y a 9 ans.
Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé peu avant les élections une offensive sur Bangui et M. Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie.
Depuis début 2021, les forces centrafricaines et leurs alliés russes ont refoulé les rebelles d’une grande partie des territoires et villes qu’ils contrôlaient, sans toutefois pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l’autorité de l’Etat.
Le 30 mars, la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a dénoncé de « graves violations des droits de l’homme » en Centrafrique, dont « des meurtres et des violences sexuelles » sur les civils, commis par les groupes rebelles mais aussi les forces armées du régime et leurs alliés russes.
Afriquactu et AFP