Le cauchemar de la guerre a trop duré, tonnent les évêques catholiques qui demandent aux belligérants (M23) de revenir à la raison en mettant immédiatement fin aux combats qui ne font qu’ enfoncer le peuple congolais dans la misère.
« Les armes n’ont jamais été une solution efficace aux revendications fussent-elles politiques. En effet, l’usage de la violence donne un semblant de paix à ceux qui l’utilisent. Il constitue en même temps une plantation des jalons pour les violences à venir. L’histoire de notre sous-région nous le rappelle bien », a indiqué la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
La CENCO s’étonne que ces affrontements surviennent juste quelques semaines après les assises de Naïrobi où les chefs d’Etat de la sous-région des Grands Lacs et les groupes armés ont pris l’engagement de conjuguer les efforts pour instaurer la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo.
« Tout en saluant les bonnes intentions exprimées par les participants à cette rencontre de Naïrobi, la CENCO les invite à être sincères et véridiques dans. cet engagement en conformant leur comportement à ce qui a été décidé et proclamé. Le peuple de la région des Grands Lacs aspire à une paix durable. grâce à une meilleure coopération qui puisse bénéficier aux générations actuelles et à venir », ajoutent les prélats catholiques.
La visite du Pape François en RDC menacée ?
Le souverain pontife, 85 ans, se rendra en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de deux pays.
Avec la reprise des combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise au Nord-Kivu, cette visite est-elle menacée ? Pour les évêques catholiques de la RDC, il est injuste de tenter d’empêcher aux Congolais cet instant de bonheur.
« Le peuple congolais, qui a trop souffert et dont les larmes ne cessent de couler à cause des conflits pour des intérêts partisans, se mobilise pour accueillir en juillet prochain le Saint Père, le Pape François, qui vient en artisan de paix et en tant qu’apôtre de la réconciliation. Ce n’est ni juste ni honorable de tenter d’empêcher à ce peuple cet instant de bonheur qui sera une source de bénédiction pour notre pays la RD Congo », a indiqué le président de la CENCO, Marcel Utembi.
Les autorités congolaises et la communauté internationale, notamment la Monusco, sont appelées à user de tous les moyens à leur disposition pour que la partie Est de la RDC recouvre la paix le plus tôt possible sans primer les responsables de ces atrocités.
La CENCO demande à la population congolaise d’encourager les FARDC qui sont au front et de dénoncer toute personne identifiée comme ennemi de la paix. « Que le peuple de Dieu qui est à Goma ne cède pas à la panique, qu’il continue à se mobiliser pour réserver au Saint Père un accueil digne de lui ».
La Rédaction