Le Congo est bel et bien agressé par le Rwanda, confirme le gouvernement congolais. Pour sa part, le régime de Kigali a du mal à démontrer le contraire.
Les forces rwandaises de défense ont participé à la chute de la cité de Bunagana, a dit mardi le patron de la diplomatie congolaise aux ambassadeurs de la Chine, des Etats-Unis, de la Fédération de Russie, de la France et du Royaume-Uni.
Alors que le Rwanda s’agite, niant son soutien aux terroristes du M23, la RDC accentue la pression diplomatique. Ce mercredi, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a échangé avec les représentants de la Communauté de développement de l’Afrique australe, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et la Communauté d’Afrique de l’Est. A l’occasion, le vice-Premier ministre Lutundula a clairement démontré l’appui du pays de Kagame aux forces négatives.
« Après les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité à qui j’ai donné hier les informations les plus correctes du terrain à l’Est du pays face aux allégations mensongères du Rwanda, je poursuivrai aujourd’hui les contacts d’information avec la SADC, CEEAC et la CAE », a-t-il indiqué.
Manifestation anti-Rwanda à Goma
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi à Goma, à la frontière avec le Rwanda, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), pour dénoncer l’« agression rwandaise » et exprimer leur soutien à l’armée congolaise, dans un contexte de tension maximale entre Kinshasa et Kigali.
Dans une ambiance très tendue, les manifestants, de jeunes hommes surtout, certains torse nu, se sont dirigés en courant en deux groupes vers la frontière, à la « petite barrière » et la « grande barrière » qui séparent la RDC du Rwanda, en scandant des slogans hostiles à ce pays et son président Paul Kagame. « Nous ne voulons plus des Rwandais, laissez-nous aller affronter Kagame chez lui », criaient-ils.
« Nous manifestons contre l’incursion des M23 en République démocratique du Congo. Nous demandons au gouvernement de nous doter de tenues (militaires) et d’armes pour aller nous battre » contre l’armée rwandaise, a déclaré un manifestant.
La Rédaction