Nouvel Elan poursuit la vulgarisation du volet foncier de son offre politique. Face aux autorités traditionnelles du Sankuru, ce jeudi 7 juillet, le leader de cette formation politique, Adolphe Muzito a insisté sur la réhabilitation des chefs des terres dans leurs droits à travers la titrisation.
Les propriétaires terriens ont été dépouillés de leurs droits par la loi du 20 juillet 1973, qui stipule à l’article 53 que « le sol est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat ». La vision de Nouvel Elan dans ce secteur consiste donc à réparer ce préjudice causé par l’Etat.
« Nous voulons que les chefs des terres puissent avoir des titres. Leurs droits doivent être reconnus non seulement entant que chefs coutumiers, mais aussi comme représentants d’une communauté d’intérêts, qui a ses terres et son héritage. On doit se battre pour ça, en utilisant même la pression populaire », a indiqué Adolphe Muzito.
Améliorer la loi foncière
Pour donner les titres fonciers, certificats d’enregistrement aux chefs des terres, il faut au préalable modifier la loi foncière actuelle. Nouvel Elan en fait son cheval de bataille. Le parti de Muzito qui se bat pour obtenir la majorité au Parlement prévoit des réformes dans ce sens. Les chefs coutumiers du Sankuru ont été appelés à s’impliquer dans l’éducation de la population autour de ces idées afin que cette dernière puisse se prononcer en faveur de l’offre de Nouvel Elan en 2023.
« La loi Bakajika a prévu que les droits des communautés locales soient reconnus. Mais depuis 1967, on a jamais appliqué cette disposition par une ordonnance qui reconnait les droits de chaque communauté, pour les sanctionner par des titres. Donc, on a jamais fait l’inventaire, cartographier le Congo, pour reconnaître les terres des communautés locales et prendre des terres qui sont du domaine public de l’Etat, de manière à permettre aux chefs des terres de participer à la formation économique en apportant leurs terres aux investisseurs », a expliqué le Premier ministre honoraire.
Les chefs des terres doivent entrer dans l’actionnariat (capitalisme)
La titrisation revêt une importance capitale. Elle permet aux gestionnaires des communautés locales de s’organiser sur le plan interne et voir dans quelle mesure peuvent-ils participer à l’économie. Nouvel Elan qui envisage instaurer le capitalisme (système économique caractérisé par la propriété privée des moyens de production et la liberté de concurrence), appelle les chefs des terres à réclamer leurs droits (obtenir des titres) afin de jouer un rôle déterminant en devenant des actionnaires.
« Si les chefs des terres n’ont pas des titres comment vont-ils participer à la formation économique ? Ils doivent avoir des titres afin d’être des associés. En Afrique du sud, ou dans des pays colonisés par les Anglais, ce sont des anciens chefs des terres qui sont devenus des capitalistes, des actionnaires dans certaines cités cédées momentanément aux investisseurs. Ils ont des titres comme actionnaires, Ils ont droit aux dividendes », a dit Muzito.
Et d’ajouter : « Pour le présent et l’avenir, ils doivent participer à la formation économique qui, aujourd’hui, est encore rurale. Demain, nous aurons des usines à travers le Congo, des chemins de fer, les chefs des terres doivent avoir un capital financier pour s’associer aux capitalistes de demain. Ceux qui n’ont pas l’argent, apporteront leurs terres ».
Les chefs coutumiers du Sankuru ont décidé de s’approprier ces idées. Ils ont ainsi rassuré le leader de Nouvel Elan de les relayer dans leurs communautés.
Reagan Ndota