L’ambassadeur de l’Union européenne en RDC désapprouve les attaques et pillages contre la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco). pour Jean-Marc Châtaigner, s’attaquer à la force onusienne, c’est « quelque part s’attaquer soi-même ».
Le diplomate européen appelle les manifestants à la retenue car, souligne-t-il, « accélérer son départ sans prévoir une action d’accompagnement/relais par la force régionale de l’EAC aurait des conséquences désastreuses ». Il fait remarquer que la Monusco est actuellement aux côtés de l’armée congolaise un élément clé de la résistance contre les actions de guerre et déstabilisation du M23.
« Le retour à l’ordre est impératif pour éviter de futurs débordements et permettre aux autorités de discuter avec Monusco et Conseil de Sécurité de l’ONU de l’évolution du dispositif onusien. Important de rappeler que la Monusco est présente en RDC à la demande du gouvernement. Il y a évidemment beaucoup de critiques adressées à la Monusco et à l’ONU et une légitime impatience quant à une neutralisation plus rapide des groupes armés qui sèment la terreur et la désolation dans l’Est de la RDC. Mais il faut éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain », a-t-il dit.
Contrairement aux revendications populaires, Châtaigner pense que « la guerre (contre des groupes armés lourdement équipés), tout comme la diplomatie, doit faire l’objet d’une réflexion mûrie » car, martèle-t-il, « avoir une vision stratégique des rapports de force est essentiel, préserver ses alliés compte, le renforcement des capacités des FARDC doit être poursuivi ».
Les manifestants exigent le retrait immédiat de la force onusienne. Depuis lundi, les bases de la Monusco ont été saccagées à Goma. Au regard de cette exigence, l’ambassadeur de l’UE indique que « la présence et le retrait de la Monusco « (déjà intervenu dans plusieurs provinces: Kasaï, Tanganyika…) peuvent être débattus » entre le gouvernement et l’ONU.
Reagan Ndota