Après le départ de Joseph Kabila du pouvoir, les choses ne semblent pas avoir évolué, notamment en ce qui concerne les violations des droits humains. De plus en plus, les voix se lèvent pour décrier la gestion Tshisekedi dans ce secteur.
Depuis mardi, Jimmy Kitenge, opposant et membre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), est détenu à l’Agence nationale des renseignements (ANR) « en violation de la loi. Il n’a reçu aucune visite ni de sa famille politique, ni de ses avocats, encore moins de son parti politique », dénoncent ses proches.
Cette situation n’a pas laissé indifférent l’ancien ministre de l’Information, Toussaint Tshilombo. « La liberté d’expression est garantie par la Constitution de la RDC.Il est inadmissible que Le camarade Jimmy Kitenge soit arrêté par le fait qu’il a le courage de dire haut et fort, ce que les nionsologues (ceux qui prétendent tout connaître) n’osent pas dire. Libérez Jimmy Kitenge, le jeune turc », a-t-il dit.
A son évènement au pouvoir, Félix Tshisekedi avait pourtant promis qu’aucun Congolais ne sera arrêté à cause de ses opinions politiques. Trois ans et demi après, rien n’a changé. Le président du Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre et du processus électoral (CNSA) dénonce des arrestations arbitraires et l’instrumentalisation de la justice.
« Le président ne peut se délier d’un engagement verbal. Il se passe une implacable répression des opposants caractérisée par des détentions arbitraires et l’instrumentalisation politique de la justice par un État policier qui veut imposer la domination du silence sur la parole politique », a fustigé Joseph Olenghankoy.
Ce jeudi, l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, devenu opposant, a comparu au parquet général près la Cour de cassation. Il est poursuivi notamment pour outrage au chef de l’Etat, une infraction contre laquelle militait Félix Tshisekedi alors opposant au régime Kabila.
« Quand je pense aux propos adressés au président de la République honoraire Joseph Kabila matin, midi et soir sur sa gestion et en voyant le mandat lancé contre Jean-Marc Kabund à cause de ses opinions, malgré sa gouvernance, je voulais rendre hommage à Joseph Kabila », a regretté Laurent Onyemba, cadre du parti de Moïse Katumbi.
Il y a quelques jours, Franck Diongo, allié du président Tshisekedi pendant plusieurs années, a aussi dénoncé la continuité de la mauvaise gouvernance basée, notamment sur la terreur, les violations de droits de l’homme et de droits de l’opposition, le laxisme dans la gestion de la chose publique, le népotisme et l’absence de la volonté politique de transformer la RDC à un véritable Etat de droit, où il ferait beau vivre.
Reagan Ndota