La République démocratique du Congo (RDC) emboîte le pas au Mali. Après l’expulsion du porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Olivier Salgado, accusé d’avoir publié des informations « tendancieuses et inacceptables », c’est le tour du porte-parole de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), Mathias Gillman, de quitter le territoire congolais.
Il lui est reproché d’avoir fait des déclarations « indélicates et inopportunes » soulevant des tensions entre la population et la force onusienne.
Dans une correspondance adressée à la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, le ministre congolais des Affaires étrangères a fait remarquer que la présence de M. Gillman sur le territoire congolais « n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité si indispensable entre les institutions congolaises et la MONUSCO ne vue non seulement du meilleur accomplissement du mandat confié à cette dernière par le Conseil de sécurité des Nations unies, mais aussi de faire aboutir le plan de transition aux fins de son retrait définitif de la République démocratique du Congo, d’ici à l’horizon 2024 comme convenu ».
« Aussi le gouvernement appréciera-t-il beaucoup que des dispositions soient prises pour que monsieur Mathias Gilmann quitte le territoire congolais dans le plus bref délai. Il saura gré à la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) de bien vouloir accorder à la presente toute attention qu’elle requiert ainsi que le bénéfice de l’urgence », a écrit Christophe Lutundula à Bintou Keita.
La cohabitation devient très difficile entre les populations de l’Est de la RDC et les casques bleus, à la suite de la fusillade perpétrée contre les civils à Kasindi au Nord-Kivu par les militaires onusiens revenant de congé en Ouganda. Le gouvernement congolais considère cet acte comme un « sabotage ».
Au regard de cette situation, les autorités congolaises ont décidé de réévaluer le plan de retrait définitif de la Monusco qui était programmé en 2024. Il est question selon un membre du gouvernement congolais, d’écourter ce délai.
Reagan Ndota