La Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) va se retirer du territoire congolais avant la date convenue (2024). Les autorités congolaises ont levé l’option de réévaluer le plan de retrait à la suite des bavures commises par les casques bleus et des manifestations populaires.
Selon le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, cette décision ne signifie nullement qu’il y a une « crise entre la RDC et les Nations unies ». Il s’agit par contre d’une réponse à la demande légitime de la population congolaise, a-t-il expliqué.
« Nous avons convenu qu’elle se retire d’ici 2024. Maintenant, il y a eu des faits nouveaux, la demande politique est forte. Les populations congolaises veulent voir la Monusco se retirer du territoire national et nous laisser assumer totalement nos responsabilités, c’est légitime ! Donc, la réévaluation devait nous amener à reconsidérer cet échéancier dans le sens de l’écourter et nous amener également à accélérer le processus. En tout cas pour nous, le plutôt serait le mieux », a indiqué le patron de la diplomatie congolaise.
Christophe Lutundula souligne que « le retrait de la Monusco, c’est dans l’ordre normal des choses. Il n’y a pas une crise en la RDC et les Nations unies, il n’y a pas à dramatiser. Dans d’autres pays à travers le monde et en Afrique, on a eu à un moment donné à réclamer que l’on assume les responsabilités sur le plan national ».
La président Félix Tshisekedi avait instruit le gouvernement de diligenter une réunion avec la Monusco en vue de « réévaluer le plan de son retrait convenu en vertu de la résolution 2556 du Conseil de sécurité ».
La décision a été prise à l’issue de la réunion de crise que présidait le chef de l’Etat congolais autour des présidents des deux chambres du Parlement, le Premier ministre ainsi que les membres de la commission spéciale du gouvernement déléguée dans la province du Nord-Kivu. Cette décision est consécutive aux manifestations contre la Monusco au Nord-Kivu et à la fusillade au poste frontière de Kasindi impliquant les casques bleux.
Reagan Ndota