Le ministre rwandais des Affaires étrangères a, au cours de la conférence de presse, tenue jeudi avec le secrétaire d’État américain, noté » la résurgence du discours de haine et de l’idéologie génocidaire en RDC ».
Vincent Biruta a, par ailleurs, réaffirmé le soutien du gouvernement de son pays aux efforts régionaux, y compris les initiatives de Nairobi et de Luanda, pour restaurer la paix en République démocratique du Congo et rétablir la confiance entre les deux pays. « Nous sommes d’accord sur la nécessité d’éradiquer tous les groupes armés irréguliers, y compris les FDLR », a-t-il dit.
« Aucune pression internationale ne fera libérer Paul Rusesabagina »
Par ailleurs, Antony Blinken et les autorités rwandaises ont évoqué le cas de Paul Rusesabagina, rendu célèbre par le film « Hôtel Rwanda », qui purge depuis l’an dernier une peine de 25 ans de prison pour « terrorisme » et dispose d’un statut de résident permanent aux États-Unis.
L’opposant rwandais n’avait pas bénéficié d’un procès équitable, estime l’administration américaine. « Sur la question de Paul Rusesabagina, ce que je peux dire, c’est qu’aujourd’hui je l’ai apportée au président Kagame et nous en discutons, mais en raison de sa nature, nous continuerons à en discuter et à coopérer avec sa famille pour la poursuivre », a déclaré Blinken.
Pour le gouvernement rwandais, il n’est pas question de libérer Paul Rusesabagina sur base des pressions internationales.
« Paul Rusesabagina est un Rwandais, il a été arrêté et jugé pour des crimes graves avec 20 autres accusés pour des crimes graves contre des Rwandais. Donc, toutes les actions ont été menées en conformément aux lois rwandaises ou internationales, n’importe qui d’autre peut l’appeler comme il veut, mais lorsque nous résolvons le problème de ceux qui commettent des crimes, notre pays et notre peuple respectent les lois nationales et internationales, c’est pourquoi le Rwanda continuera à suivre la loi et nous conformer aux décisions de notre justice. Nous demandons donc à nos partenaires de respecter la souveraineté du Rwanda, ses lois et ses institutions nationales », a déclaré le ministre rwandais des Affaires étrangères.
Paul Rusesabagina vivait depuis 1996 en exil aux Etats-Unis et en Belgique, avant d’être arrêté à Kigali en août 2020 dans des circonstances troubles, à la descente d’un avion qu’il pensait à destination du Burundi.
En amont de l’arrivée du secrétaire d’État, la société civile et des ONG avaient demandé une prise de position américaine sur la question des droits de l’homme.
La Rédaction