En dépit du rapport onusien confirmant des attaques de l’armée rwandaise en République démocratique du Congo (RDC), l’administration américaine n’envisage aucune sanction contre le pays de Paul Kagame.
La visite du chef de la diplomatie américaine en RDC et au Rwanda n’a pas produit des résultats auxquels s’attendaient les Congolais: obtenir le retrait des rebelles M23 de la cité de Bunagana et des sanctions contre le Rwanda. Au contraire, le secrétaire d’État américain a renvoyé dos-à-dos Kinshasa et Kigali.
Antony Blinken a évoqué l’existence « des rapports crédibles sur un soutien aux groupes armés par toutes les parties, y compris les FDLR par les forces congolaises et le M23 par les forces rwandaises ». Ainsi, a-t-il invité les deux pays à « cesser de soutenir les groupes armés » dans l’Est de la RDC.
Au regard de cette situation, le sénateur congolais Tristan Etumba fait remarquer que « Blinken ne changera rien ». Pour l’élu de l’Equateur, « la RDC doit bâtir son autonomie stratégique de défense face à ses détracteurs afin de lutter contre les conflits récurrents dont elle est victime ».
« Les États-unis saluent certes le leadership régional du président de la République sans pour autant lui permettre d’avoir les coudées franches pour résoudre la crise. Le mot: Rwanda est évité encore une fois de plus », a-t-il indiqué.
Avant de se rendre à Kigali, Antony Blinken a échangé à Kinshasa avec le président Félix Tshisekedi, notamment autour des tensions croissantes entre la République démocratique du Congo et le Rwanda.
Selon un récent rapport du groupe d’experts des Nations unies, le Rwanda a mené des opérations militaires sur le territoire congolais et a soutenu le M23, qui est à l’origine des violences dans l’Est.
Le chef de l’État a, à l’occasion, exprimé son désir de recevoir le soutien de son partenaire, les États-Unis, quant aux mesures adéquates à prendre dans la résolution du conflit avec le pays de Paul Kagame.
Reagan Ndota