C’est désormais clair ! Adolphe Muzito va postuler à la présidentielle prevue constitutionnellement en 2023. Le Premier ministre honoraire de la République démocratique du Congo (RDC) attend la convocation du congrès de son parti Nouvel Elan pour soumettre sa candidature.
Le Lumumbiste n’est pas dans la logique du boycott des élections en dépit de la mise en place d’une centrale composée des proches du président Tshisekedi et de la promulgation de la loi électorale « sans consensus » et taillée sur mesure.
« Je serai candidat en 2023. Dans moins de six mois déjà, je présenterai ma candidature au congrès de mon parti. Je ne suis pas de ceux qui préconisent le boycott des élections. Le peuple fera pression pour que ces élections soient transparentes », a-t-il dit.
« J’ai l’avantage d’avoir un bilan »
Ancien chef du gouvernement congolais de 2008 à 2012, Muzito a une bonne maîtrise de la gestion de la chose publique. L’expérience lui donne de l’avantage sur les autres candidats. Le leader de Nouvel Elan a stabilisé le cadre macro-économique et permis à son pays d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
« Si la virginité politique est un atout, mais c’est en même temps une faiblesse, ce qu’on jamais mis la main à la patte. J’ai l’avantage d’avoir un bilan, et surtout l’avantage d’avoir commis des erreurs parce que, dit-on: l’expérience est la somme des erreurs. Donc, c’est un atout. Ça me permet de savoir quelles sont les limites de l’Etat, de mon gouvernement dans les promesses qu’il faut faire au peuple », a-t-il expliqué.
Les priorités de Muzito: bâtir un Etat souverain et construire des infrastructures
Pour Adolphe Muzito, la priorité c’est d’abord, la souveraineté de l’Etat. « Il faut un Etat souverain. Pour cela, il faut une ressource pour financer sa fonction régalienne ».
« Donc, il faut doubler le PIB. Mais comment doubler le PIB, avec quel modèle économique ? Nous allons mettre l’accent sur les ressources naturelles qui font l’objet de bradage hier comme aujourd’hui. Je prends ma part de responsabilité entant que dirigeant », a-t-il indiqué.
Aussi, ajoute-t-il, « nous pensons à une politique des grands travaux qui passe par la construction des routes. D’où viendront les moyens pour financer ces routes et le Congo a du retard du point de vue des infrastructures ? Il faut trouver une solution pour les entreprises publiques qui, aujourd’hui, sont un boulet dans le pieds de l’économie congolaise. Moi, je suis pour la privatisation de celles-ci et je veux que ça soit l’un des thèmes qu’il faut imposer au débat public dans notre pays« , a fait savoir l’ancien Premier ministre.
En 2009, Adolphe Muzito alors Premier ministre, avait signé le décret n° 09/12 portant établissement de la liste des entreprises publiques transformées en sociétés commerciales, établissements publics et services publics.
Selon le Copirep (Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques), cette vaste réforme a été initiée pour 3 raisons majeures :
- Les entreprises publiques ne remplissaient plus le double objectif pour lesquels elles ont été créées, à savoir la production des biens et des services pour la satisfaction des citoyens et la contribution au budget de l’Etat;
- Le monopole dont jouit l’entreprise publique (même quand elle n’est plus efficace) est un obstacle à la compétitivité. Quand le monopole n’assure pas la meilleure allocation des ressources, il bloque la croissance et empêche le développement ;
- L’Etat n’a pas de ressources suffisantes pour faire face aux problèmes auxquels sont confrontées les entreprises publiques. Ces entreprises, souvent prestataires exclusives des services essentiels, étouffent l’économie et sont devenues des pesanteurs qui empêchent l’expansion des principaux secteurs d’activités et contribuent au blocage du développement de l’économie.
Reagan Ndota