Le conseiller stratégique du président congolais, Vidiye Tshimanga, impliqué dans une affaire de « corruption et trafic d’influence », a renoncé à son poste par «obligation éthique». Ce geste est salué par l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ).
Le désormais ex-collaborateur de Félix Tshisekedi est, selon cette organisation de la société civile, à « féliciter parce qu’il est parmi les rares politiciens en poste qui décident de se retirer à la suite d’un scandale politico-financier porté à la connaissance du public ».
Par sa démission, Vidiye Tshimanga a, estime l’ACAJ, administré « la preuve qu’il est un homme d’état et républicain respectueux de la personne du Chef de l’Etat qu’il est appelé à servir, même en dehors des institutions »
« C’est un exemple pour démontrer à la classe politique qu’il existe une vie décente et apaisée en dehors des fonctions politiques. Il ne faudrait pas faire croire à l’opinion que sans la politique il n’y a point de vie », a-t-elle indiqué.
Les propos tenus par Vidiye Tshimanga sont tout de même graves
Par ailleurs, l’ACAJ fait remarquer que « sous réserve du contenu entier de l’enregistrement rendu public, lequel aurait été saucissonné et sorti de son contexte, selon M. Vidiye, les propos tenus sont graves en ce qu’ils portent atteinte à l’honneur et la crédibilité de l’institution président de la République ».
Selon cette structure, le constat qui se dégage de ce faisceau d’indices est que, loin d’être un fait anodin, les propos imputés à Vidye Tshimanga sont susceptibles de revêtir le caractère pénal.
« La lutte contre la corruption, le trafic d’influence, le détournement et le blanchiment des capitaux, constitue le baromètre à travers lequel l’action des gouvernants est jaugée », a indiqué le président de l’ACAJ, Georges Kapiamba qui pense qu’il importe dès lors d’outiller conséquemment les structures y dédiées en ressources humaines, matérielles et surtout financières pour les soustraire à des éventuelles tentations.
La justice doit se saisir du dossier
L’Association congolaise pour l’accès à la justice demande au procureur général près la Cour de cassation, d’ordonner une enquête judiciaire credible et exhaustive sur lesdits faits.
Cependant, le directeur de cabinet du président de la République est appelé à mettre en place une politique de tolérance zéro en vue d’éliminer toutes les brebis galeuses qui seraient encore tapies dans les couloirs de la présidence de la République et useraient de leur position pour exercer pression et/ou trafic d’influence pour satisfaire leurs intérêts égoïstes.
Dans sa lettre de démission, Vidye Tshimanga a dit vouloir faire un pas en arrière pour prendre le temps de « faire lumière sur les commanditaires de ce montage grossier, dont nous détenons un enregistrement qui contredit le sens qu’ils ont voulu donner à mes propos sortis de leur contexte ».
Reagan Ndota