La pacification de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) est loin d’être une réalité. Présente sur le territoire congolais depuis plus de 20 ans, l’ONU reconnait son impuissance face aux groupes armés.
Les Congolais ne doivent donc plus compter sur la force onusienne pour stabiliser l’Est du pays. Le secrétaire général de l’ONU a avoué que les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui occupent depuis trois mois la cité de Bunagana et quelques villages, a une puissance de feu supérieure à la Monusco.
« La vérité, c’est que le M23 aujourd’hui est une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco », a indiqué Antonio Guterres.
Pour le patron de l’ONU, la solution à la crise sécuritaire dans l’Est du Congo viendra d’un dialogue franc entre les autorités de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda.
« Ce qu’il faut, à mon avis, et c’est l’essentiel, c’est de trouver une discussion sérieuse entre le Congo, le Rwanda et l’Ouganda pour qu’on puisse avoir une perspective conjointe pour éviter cette permanente situation qui nous fait toujours, quand on a un progrès, revenir en arrière », a-t-il proposé.
Guterres encourage les trois pays à se comprendre mutuellement et à coopérer effectivement pour la sécurité de l’Est du Congo.
« Il faut qu’ils s’entendent parce que, penser qu’une force de maintien de la paix puisse résoudre des problèmes quand il y a maintenant des forces militaires extrêmement bien armées, c’est impossible. Et les populations naturellement ne le comprennent pas. Et pour nous, c’est une énorme préoccupation », a-t-il ajouté.
Les propos du secrétaire général de l’ONU ont suscité un tollé en RDC où le retrait définitif de la Monusco est exigé depuis plusieurs mois. Pour l’opinion congolaise, la déclaration de Guterres frise la complicité. « Je crois que, c’est un peu plus clair maintenant: la RDC est seule et abandonnée. La ligne choisie est de nous imposer à discuter avec nos agresseurs et les supplier d’arrêter de le faire ou accéder à leur demande », fulmine le journaliste Christian Bosembe.
Reagan Ndota