Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi accuse à nouveau le Rwanda d’agression dans l’Est du pays où quelques localités sont occupés par les rebelles du M23 alimentés, selon Kinshasa, par le pays de Paul Kagame.
Dans son intervention à Africa Summit 2022 organisé mardi à Londres par Financial Times, le chef de l’Etat congolais a fait remarquer que le M23 « n’est qu’un paravent qui cache la vraie intention, action du Rwanda, qui est l’invasion de la République démocratique du Congo ».
Pour ramener la paix dans cette partie du territoire congolais et rétablir la coopération avec Kigali, Félix Tshisekedi appelle la communauté internationale à faire pression sur l’administration Kagame afin que cette dernière mette fin à toute forme de soutien aux groupes armés qui déstabilisent la partie orientale de la RDC depuis 1994.
« La communauté internationale qui, en 1994, avait demandé à la République du Zaïre (actuellement la RDC Ndlr) à l’époque dirigé par le défunt Maréchal Mobutu, de recevoir le flot de réfugiés qui fuyaient le génocide rwandais. C’est depuis cette période que mon pays tire le diable par la queue, nous vivons de misère en misère. C’est vrai que nous avons tous compati au génocide qui a frappé le peuple frère du Rwanda en 1994, qui a fait plus ou moins 800 000 à 1 million de morts, mais aujourd’hui en République démocratique du Congo, des agences et nombreuses organisations des droits de l’homme disent qu’il y a plus de 6 millions de morts depuis 1994, des morts innocentes, des gens qui n’ont pas demandé à subir ce genre de violences, il y a énormément des femmes qui sont violées tous les jours. Aujourd’hui, nous sommes un des pays au monde qui a le plus grand nombre des déplacés internes qui ont une situation plus dramatique que ceux qui se déplacent dans les pays étrangers… », a-t-il déclaré.
Comme lors de son discours à l’ONU, Félix Tshisekedi a affirmé que le Rwanda mène une « guerre par procuration dans l’Est de mon pays ». Par la même occasion, il a dénoncé le « silence » des gouvernements occidentaux face à cette agression.
Le gouvernement congolais n’entend nullement négocier avec le M23 qu’il considère comme un « mouvement terroriste ». « Si nous sommes déjà en train de négocier avec le Rwanda pourquoi on perdrait le temps avec le M23 ? », s’est interrogé le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
La RDC privilégie une solution diplomatique à cette crise sécuritaire. Le processus de paix de Nairobi (Kenya) et la feuille de route de Luanda (Angola) constituent pour l’exécutif congolais, la meilleure voie pour rétablir la paix dans l’Est du pays.
Reagan Ndota