Le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré mardi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, qu’alors que le nombre de réfugiés dans le monde bat de « tristes records » et que les perspectives pour l’année prochaine sont « sombres », son organisation a un besoin urgent de 600 millions $ d’ici à la fin de l’année.
Ces besoins en financement urgent s’expliquent, a-t-il dit, par plusieurs facteurs, notamment le nombre croissant de réfugiés dans le monde, 114 millions selon les derniers chiffres. Ils s’expliquent aussi par la réduction du nombre de grands donateurs et de l’aide qu’ils apportent; par le nombre de donateurs qui pourraient aider, mais ne s’engagent pas dans un soutien multilatéral; par le « désordre extrême » qui règne dans le monde aujourd’hui; et par le non-respect des règles fondamentales de la guerre.
« Regardez la République démocratique du Congo, où l’un des pires effets des conflits modernes – la violence horrible contre les femmes – est si répandu comme outil de guerre qu’il rend le monde presque insensible aux informations reçues chaque jour faisant état de davantage de viols de femmes et d’enfants. exploités et tués – une violence qui chasse chaque jour les gens de chez eux », a-t-il déploré.
Dans ce contexte, Filippo Grandi a fustigé le fait que l’on demande aux humanitaires de recoller les morceaux et d’aider davantage de personnes, dans davantage d’endroits, sans qu’ils ne disposent des fonds nécessaires.
« Pardonnez-moi si je parle d’argent – mais je dois le faire, car le travail humanitaire a besoin de ressources. Le HCR à lui seul a un besoin urgent de 600 millions de dollars avant la fin de l’année, et les perspectives pour l’année prochaine sont sombres, les grands donateurs réduisant leur aide et d’autres – qui pourraient aider – ne s’engageant pas dans un soutien multilatéral », a-t-il indiqué.
En conclusion, il a averti le Conseil de sécurité que la gravité de ce moment ne peut être sous-estimée. « Les choix que vous faites ou que vous ne parvenez pas à faire nous marqueront tous, ainsi que les générations à venir », a-t-il prévenu.