La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a alerté sur le danger que court la République démocratique du Congo à travers la dégradation de la situation sécuritaire observée dans plusieurs coins du pays et particulièrement dans l’Est avec l’agression rwandaise.
Le pays risque d’être balkanisé, ont affirmé les prélats catholiques à la clôture de leur Assemblée plénière extraordinaire tenue à Kinshasa du 7 au 9 novembre 2022. Ils ont regretté le fait que « la Communauté internationale et les organisations régionales qui disposent des leviers pour faire justice au peuple congolais affichent une attitude hypocrite qui révèle une certaine complicité ».
La CENCO s’interroge « de quel maintien de la paix parle-t-on quand le nombre des morts ne cesse de se multiplier ? ».
La complaisance de la Communauté internationale envers les multinationales et les Pays prédateurs de nos ressources naturelles, engage la grave responsabilité de cette même communauté qui, dans sa duplicité, souffle le chaud et le froid. Il ne faut pas oublier qu’au-delà des richesses naturelles, il y a le peuple congolais qui a besoin de vivre en paix », a-t-elle indiqué.
Face à cette situation, l’Eglise catholique invite les Congolais à prendre en mains leur responsabilité. Elle projette dans ce cadre une marche le 4 décembre.
« L’heure est grave. Notre pays est en danger! Ne laissons pas balkaniser la R.D. Congo. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, ainsi que dans la diaspora, mettons-nous tous debout pour sauvegarder l’intégrité territoriale de notre Pays. A cet effet, nous invitons les chrétiens et les personnes de bonne volonté à jeûner, à prier, à poser des gestes de solidarité envers les déplacés. Aussi, nous convions tout le monde à marcher pacifiquement le dimanche 04 décembre 2022 », a-t-elle déclaré.
Les prélats catholiques rappellent que depuis le 13 juin 2022, certaines localités, dans le Nord-Kivu, notamment Bunagana, Rutshuru et Kiwanja sont de nouveau successivement occupées par les rebelles du M23 avec, selon les sources fiables, l’appui militaire du Rwanda, voire de l’Ouganda.
En plus de pertes en vies humaines, dans les rangs des FARDC et des populations civiles, dénoncent-ils, l’occupation de ces localités a entraîné le déplacement massif des populations.
Reagan Ndota