Accusé d’ « agissements déstabilisateurs et subversifs », le directeur de la division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (Minusma), Guillaume Ngefa a été déclaré « persona non grata ».
La France, qui n’entretient plus de bonnes relations avec le Mali, a condamné cette décision. La cheffe de la diplomatie française a rappelé que « le Conseil de sécurité et le secrétaire général des Nations unies, dans sa dernière revue stratégique, ont souligné la nécessité pour le Mali de respecter l’intégralité du mandat de la Minusma, y compris s’agissant des droits de l’Homme ».
« Nous saluons l’engagement et le travail de la Minusma et de sa division des droits de l’homme qui ont permis de mettre au jour les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire dont les populations maliennes sont victimes et dont se sont notamment rendus responsables les groupes terroristes mais aussi les mercenaires russes de Wagner », a indiqué Catherine Colonna.
Guillaume Ngefa, un danger pour la junte malienne
Le gouvernement malien a indiqué que sa décision fait suite aux agissements déstabilisateurs et subversifs de Guillaume Ngefa, en violation flagrante des principes et obligations que doivent observer les fonctionnaires des Nations unies et tout diplomate accrédité au Mali, conformément aux conventions internationales pertinentes.
« En effet, à l’occasion des différentes sessions du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali, les actions de Monsieur Andali ont consisté à sélectionner des usurpateurs s’arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne, en ignorant les autorités et les institutions nationales », a déclaré la junte.
Outre la sélection de « ces individus recrutés pour faire des exposés spécieux », le gouvernement malien a souligné que Guillaume Ngefa n’a jamais réussi à prouver les critères objectifs qui lui ont permis d’identifier les représentants de la société civile qu’il a utilisés.
« La partialité de Monsieur Andali a été encore plus manifeste lors du dernier examen du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali », a dénoncé le gouvernement malien.
Le gouvernement malien a cependant réitéré sa disponibilité à maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires, dans « le respect de la souveraineté; le respect des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali et la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans les décisions prises ».
Reagan Ndota