Inoffensive sur le terrain au moment où les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda continue de conquérir des localités dans l’Est de la RDC, la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) est appelée à plier bagage par les populations du Nord-Kivu. D’intenses manifestations populaires sont organisées pour exiger le départ de la coalition des armées est-africaines.
A Bujumbura, en marge du sommet des chefs d’État de l’EAC, le président congolais avait interpellé le commandant de la force régionale au sujet de son attitude jugée, par les Congolais, « complice » face au M23.
« Ne faites pas favoriser le M23. Ce serait dommage que la population s’en prenne à vous. Vous êtes venus pour nous aider et non pour avoir des problèmes. Soyez attentifs à cela, communiquez avec la population », a dit Félix Tshisekedi à l’officier kényan Nyangah, en présence du président du Kenya, William Ruto.
24 heures après les assises dirigées par le président Evariste Ndayishimiye, le gouvernement congolais a expliqué de manière claire sa position. Dans un communiqué, le chef de la diplomatie congolaise a rappelé que le mandat de la Force régionale est « offensif ».
« Le gouvernement de la RDC tient à rappeler que le mandat de la Force régionale est, sans équivoque, offensif selon la lettre et l’esprit des communiqués des trois conclaves des chefs d’État de la CAE d’avril et juin à Nairobi, ainsi que du communiqué final du mini-sommet de Luanda sus évoqué », a-t-il dit alors que sur le terrain, cette force joue le rôle d’interposition entre les FARDC et les rebelles.
Pour la RDC, les rebelles du M23 et l’armée rwandaise doivent d’abord appliquer les engagements pris avant tout dialogue politique et diplomatique.
« Le gouvernement de la RDC souligne que la fin des attaques du M23 contre les positions des FARDC et les troupes de la Monusco, son retrait des zones occupées, son cantonnement dans les localités spécifiées, le retour des personnes déplacées à leurs domiciles et la cessation du soutien des Forces de défense du Rwanda, RDF, au M23 prévus dans le communiqué final du mini-sommet de Luanda sont nécessaires à tout dialogue politique interne et diplomatique pour une solution durable de la crise sécuritaire à l’Est de la RDC et dans la Région des Grands Lacs », a précisé le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.
Kinshasa est catégorique : « seul le strict respect des prescrits des trois conclaves des chefs d’État de l’EAC et du communiqué final du mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2022 permet de réaliser les conditions ci-dessus, de restaurer la confiance entre les États de la région et d’ouvrir des perspectives de paix crédibles ».
Reagan Ndota