La Chine se dit « préoccupée » de voir que la propagation géographique et l’incidence de la violence terroriste ont augmenté sur l’ensemble du continent africain. La situation au Sahel, en particulier, s’est considérablement détériorée, regrette Zhang Juin, représentant permanent de la Chine à l’ONU.
Intervenant jeudi à la séance d’information du Conseil de sécurité des Nations unies sur les menaces à la paix et à la sécurité internationales causées par les actes terroristes, le diplomate chinois a loué les efforts des pays africains dans des opérations conjointes de lutte contre le terrorisme.
Ainsi, a-t-il invité les partenaires internationaux concernés à accroître leur soutien, notamment en termes de financement, d’équipement, de renseignement et de fournitures logistiques pour aider les pays africains à améliorer leurs capacités de lutte contre ce fléau.
« Nous avons également constaté que le Mozambique, le Nigeria, le Mali, la RDC et d’autres pays ont activement pris des mesures pour renforcer les efforts de lutte contre le terrorisme et ont obtenu des résultats remarquables. Le déploiement de troupes par les pays de la région au Mozambique a considérablement affaibli la force des groupes affiliés à Daech », se réjouit Zhang Jun.
Selon le rapport publié par le PNUD, dans la sous-région du Sahel, la plupart de ceux qui rejoignent les groupes extrémistes viennent des zones les plus reculées et sous-développées. Un quart de ces personnes interrogées ont déclaré que trouver un emploi était devenu le principal facteur qui motivait les habitants à rejoindre des groupes extrémistes violents. Cette proportion représente une augmentation de 92 % par rapport à celle de 2017.
Zhang Jun a estimé que « ces faits et chiffres sont stupéfiants ». Bien que la pauvreté ne puisse être considérée comme la seule cause profonde du terrorisme, la pauvreté et les privations économiques associées sont évidemment des facteurs importants qui engendrent le terrorisme, a expliqué.
Pour éradiquer le fléau du terrorisme, il a demandé à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour promouvoir le développement économique et social. « Or, c’est précisément la partie la plus faible et le domaine longtemps négligé de tout le réseau international de coopération antiterroriste », fait-il remarquer.
Après avoir utilisé des mesures militaires et sécuritaires pour freiner la force des groupes terroristes, des mesures dans les domaines économique et du développement doivent suivre au plus vite, a-t-il suggéré, prévenant qu’ au cas contraire, « les réalisations durement acquises en matière de lutte contre le terrorisme risquent d’être perdues ».
La communauté internationale doit, selon lui, créer un environnement économique, financier et commercial international juste et favorable pour les pays en développement.
Zhang Jun a soulevé aussi la nécessité d’accorder une plus grande attention au renforcement des capacités des pays en développement et à l’élimination des causes profondes du terrorisme « afin d’injecter confiance et impulsion dans la coopération mondiale contre le terrorisme, afin que les pays et les peuples qui ont tant souffert des activités terroristes retrouvent l’espoir ».
Reagan Ndota