Paris n’aborde pas l’agression rwandaise contre la RDC de la même manière que le conflit russo-ukrainien, même si le président français estime qu’ « il n’y a pas deux poids, deux mesures ». Alors que des sanctions pleuvent contre Moscou à la suite de son intervention militaire en Ukraine, Emmanuel Macron privilégie une autre approche pour le cas du Rwanda qui, pourtant, viole délibérément le droit international en opérant sous couvert du M23 sur le territoire congolais.
Macron sera en Afrique centrale (Gabon, Angola, Congo-Brazzaville et RDC) du 1er au 5 mars. 48 heures avant le début de cette tournée, il a présenté la nouvelle stratégie diplomatique et militaire de la France en Afrique. Répondant à la question de la presse sur la prochaine étape à suivre après la « condamnation tardive » du soutien du Rwanda aux rebelles du M23, le président français a laissé entendre que son pays est attaché aux négociations lancées par l’Angola et le Kenya.
Paris n’entend pas prendre des sanctions contre Kigali, alors devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le président de la RDC a appelé, une fois de plus, à des sanctions contre le pays de Paul Kagame, notamment pour violation du droit international.
« La guerre dans l’Est de la RDC ne doit pas être oubliée. C’est pourquoi j’ai passé autant de temps à parler avec chacun des acteurs et surtout que notre politique est de soutenir, sans relâche, les cadres de discussion que le Kenya et l’Angola ont mis en place. J’ai pu d’ailleurs aussi échanger avec les deux présidents pour soutenir les médiations régionales qui se sont déployées. Nous avons soutenu le déploiement des troupes kenyanes… J’ai encore parlé ces derniers jours aux présidents pour unifier ces différents processus de médiation régionale », a indiqué le chef de l’Etat français.
Par ailleurs, Macron reconnait pas que la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC est une « régression inacceptable ».
« L’offensive en cours de la milice M23, sous sanction du Conseil de sécurité, est une guerre qui nous ramène dix ans en arrière. Elle a des conséquences terribles pour les populations. Je pense en particulier aux centaines de milliers de personnes déplacées », a-t-il dénoncé.
Face à cette situation, la France estime que la première urgence est humanitaire. « Nous y travaillons avec nos partenaires européens. J’ai eu, à plusieurs reprises, et le président Tshisekedi et le président Kagame, sur ce sujet », a-t-il ajouté.
« L’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne se discutent pas. C’est notre position constante et cette position n’a pas changée », a souligné le président français, qui dit être convaincu que la réponse à cette crise « doit être collective ».
« C’est précisément le sens des entretiens que j »aurai aussi avec mes homologues avant de venir à Kinshasa », a-t-il précisé.
Reagan Ndota