La France dit être attentive à ce que les grandes opérations de maintien de la paix fassent de la réforme du secteur de la sécurité une composante essentielle de leur accompagnement politique. Pour le cas de la RDC où les groupes armés sèment le chaos, Paris insiste sur la formation et l’organisation de l’armée afin d’instaurer une paix durable.
Intervenant jeudi à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la réforme du secteur de la sécurité, Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France, a affirmé que « des Forces armées de la République démocratique du Congo formées, équipées, organisées et coordonnées seront nécessaires pour protéger les populations et défendre l’intégrité et la souveraineté du pays ».
Le diplomate français a rappelé qu’en République démocratique du Congo, où le Conseil de sécurité s’est rendu la semaine dernière, « l’appui à la réforme du secteur de la sécurité fait partie des tâches prioritaires de la MONUSCO ».
« La France est aussi engagée à titre bilatéral. En République démocratique du Congo, elle encourage les autorités dans leur effort de formation et d’aguerrissement des cadres militaires à travers son appui aux écoles de formation d’officiers, notamment l’école de guerre de Kinshasa. Elle participe également à la formation des Forces armées du pays dans le combat en jungle », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, il a précisé que la réforme du secteur de la sécurité ne peut se réaliser qu’avec la volonté politique de l’État hôte.
« C’est la condition de la confiance des partenaires internationaux. Celle-ci repose sur le respect des mandats octroyés par ce Conseil. Elle dépend aussi du respect des droits de l’Homme, de l’État de droit, et la garantie de processus inclusifs répondant aux besoins de l’ensemble des composantes de la société, notamment les femmes et les jeunes. Elle passe enfin par la mobilisation des ressources financières propres de l’État hôte, que complètent celles des partenaires », a-t-il expliqué.
Nicolas de Rivière a souligné aussi que l’ambition de la France, telle que rappelée dans le discours du président Macron sur le partenariat Afrique-France de février dernier, c’est aussi de positionner l’Europe comme le partenaire de référence sur les questions de défense et de sécurité au profit des Africains.
« Nous rappelons ainsi le rôle joué par l’Union européenne, à travers ses missions de formation EUTM et EUCAP sur le continent », a-t-il dit.
Il est impératif, selon lui, d’éviter que les fragilités et les vides sécuritaires ne sapent les fondements des États et favorisent des acteurs néfastes aux populations. Ainsi, a-t-il rappelé le devoir collectif d’accompagner les processus de réforme du secteur de la sécurité.