Deux semaines après sa mission en RDC, soit le 29 mars, le Conseil de sécurité de l’ONU va discuter de la situation (politico-sécuritaire) dans ce pays marquée par l’agression rwandaise et la préparation de prochaines élections.
L’organe de l’ONU chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales recevra au cours de cette réunion un exposé sur le dernier rapport du secrétaire général, Antonio Guterres sur la MONUSCO, publié le 20 mars.
« Lors de cette réunion, les co-chefs de file de la mission, la France et le Gabon, devraient fournir un briefing formel sur la mission de visite en RDC », précise un communiqué de l’ONU.
A Kinshasa, la délégation du Conseil de sécurité conduite par Michel-Xavier Biang et Nicolas De Rivière, respectivement représentants permanents du Gabon et de la France à l’ONU, avait échangé du 8 au 13 mars avec des représentants du gouvernement (dont le président Félix Tshisekedi, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde et des membres de son cabinet, et des députés), des chefs de partis politiques de l’opposition, des représentants de la société civile, des autorités provinciales et des personnes déplacées internes (PDI).
Au cours des entretiens, les Onusiens avaient entendu des messages cohérents accusant le Rwanda d’attiser le conflit dans l’Est de la RDC. Plusieurs interlocuteurs ont fait référence au dernier rapport du Groupe d’experts assistant le Comité des sanctions 1533 RDC, daté du 16 décembre 2022, à l’appui de cette allégation. Le rapport indique que le Groupe d’experts a trouvé des preuves substantielles de l’implication directe du Rwanda en RDC en soutien au mouvement M23, un groupe armé opérant dans la province du Nord-Kivu qui était inactif au cours de la dernière décennie et est redevenu actif en 2022.
Les autorités congolaises ont fait valoir que le Conseil de sécurité ne pouvait rester indifférent face à « l’agression » du Rwanda et devait tirer la conclusion qui s’imposait sur la base du rapport du Groupe d’experts.
Dans le même temps, les parties prenantes congolaises ont insisté sur le fait que les FDLR n’étaient pas un problème congolais, affirmant que puisque la communauté internationale avait demandé à la RDC d’ouvrir ses frontières aux réfugiés rwandais dans les années 1990, elle devrait assumer la responsabilité de relever le défi actuel. Elles ont également soutenu que le Conseil devrait appeler le Rwanda à parler aux FDLR.