Les pays de l’A3 (Ghana, Mozambique et Gabon) restent profondément préoccupés par la détérioration de la situation sécuritaire dans la région dans la région des Grands Lacs, y compris les graves exactions quotidiennes subies par les populations civiles, qui sont soumises aux cycles de terreur imposés par les groupes armés et terroristes en République démocratique du Congo (RDC).
Dans leur déclaration commune faite mercredi au cours de la séance d’information du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation dans la région des Grands, les trois pays ont réitéré avec la plus grande fermeté leur condamnation de ces actes de violence perpétrés principalement par les groupes armés du M23, les Forces Démocratiques Alliées (ADF), la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), les Maï-Maï, le Zaïre et autres, qui entraînent des déplacements massifs de populations en RDC, mais aussi dans les pays voisins.
Par ailleurs, l’A3 a pris acte du retrait partiel du M23 de certains territoires précédemment occupés et a appelé à son retrait complet de l’Est de la RDC.
« Nous réitérons notre demande pour le retrait de tous les groupes armés étrangers de la RDC, la cessation immédiate de tout soutien extérieur aux groupes armés, l’adhésion au processus de Nairobi par les groupes armés locaux et leur participation au P-DDRC-S (Désarmement, Démobilisation , Programme communautaire de réintégration et de stabilisation), et la pleine mise en œuvre des résultats du mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2022, réaffirmés dans le communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine du 17 février 2023 », a déclaré le représentant permanent du Ghana, Harold Agyeman.
Aussi, l’A3 dit attendre avec impatience la prochaine conférence de Nairobi IV comme une occasion pour tous les groupes armés locaux de se réengager à faire taire les armes en République démocratique du Congo et à adhérer au processus politique en cours.
« La gravité de la situation risque de nous ramener aux heures les plus sombres de l’histoire de la région des Grands Lacs, il y a plus de vingt-cinq ans. Nous ne devons pas attendre que la situation sécuritaire se détériore davantage et que la région s’embrase à nouveau. L’escalade des tensions dans la région est déjà à son paroxysme et la conjonction d’attentats terroristes, de massacres quotidiens de civils perpétrés par des groupes armés, avec l’approche d’une importante échéance électorale en RDC doit nous conduire dès à présent, à mobiliser toutes les forces diplomatiques, politiques et sécuritaires canaux pour endiguer cette vague de violence », a-t-il dit.
L’A3 félicite en outre la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et les pays contributeurs de troupes de la MONUSCO pour leur engagement à promouvoir la paix et la sécurité régionales et salue le récent déploiement de troupes ougandaises, kenyanes et sud-soudanaises.
Se réjouissant de la décision prise par le gouvernement angolais de déployer des troupes dans l’Est de la RDC pendant un an pour assurer la stabilité et protéger les contrôleurs du cessez-le-feu, le Ghana, le Mozambique et le Gabon ont estimé par ailleurs que les travaux des mécanismes de vérification conjoints élargis (EVCM) et du mécanisme de vérification ad hoc sont nécessaires pour renforcer les mesures de confiance.
« Nous rappelons que pour que les processus de médiation régionale soient efficaces, il est crucial que les massacres de civils cessent, que le dialogue soit rétabli, et que la confiance soit rétablie entre toutes les parties prenantes concernées de la région. Nous nous félicitons de la décision de l’Union africaine de soutenir le déploiement de la force de l’EAC grâce à une allocation de ressources provenant de la réserve de crise du Fonds pour la paix de l’UA et invitons les partenaires internationaux à fournir une expertise financière, logistique, matérielle et technique à la Force et à la mission régionale en cours. initiatives à Luanda et Nairobi », a ajouté Harold Agyeman.
Conscient du nombre de troupes déployées sur le territoire de la RDC, l’A3 a appelé à la mise en place d’un véritable mécanisme de coordination et de coopération entre les Forces de défense et de sécurité congolaises, la MONUSCO et les forces régionales et bilatérales pour une protection optimale des civils.