« L’inclusivité est cruciale pour parvenir à une paix durable en RDC », affirme le président ougandais, Yoweri Museveni, qui encourage son homologue congolais, Félix Tshisekedi, à dialoguer avec les rebelles du M23 actifs dans la province du Nord-Kivu.
Trois jours après le sommet de l’EAC, qui a demandé au gouvernement congolais de travailler avec le facilitateur Uhuru Kenyatta pour fixer les dates de la reprise du dialogue intercongolais, Yoweri Museveni a encouragé Félix Tshisekedi à intégrer le M23 dans les pourparlers pour la restauration d’une paix durable. Une proposition contraire à la position des autorités congolaises qui, d’un ton ferme, ont soulevé en avril dernier qu’ « il n’est pas question de dialogue politique avec ce groupe ».
Pour Museveni, tous les groupes armés (nationaux) devront être réunis afin de résoudre définitivement cette crise sécuritaire. Il l’a dit le week-end dernier au cours de l’audience qu’il a accordée à une délégation de 9 députés congolais élus de la province de l’Ituri.
« Le président Museveni a encouragé le président Tshisekedi à engager des pourparlers de paix avec les rebelles du M23, car il estime que l’inclusivité est cruciale pour parvenir à une paix durable en RDC. Il a exprimé l’opinion que toutes les factions devraient être réunies pour travailler vers un avenir unifié », a rapporté la présidence ougandaise.
La région s’active pour mettre fin aux hostilités dans l’Est de la RDC. Mais Kinshasa n’entend pas dialoguer avec le M23. En avril, le porte-parole de ce mouvement soutenu par le Rwanda avait prévenu que « tant qu’il n’y aura pas de dialogue politique direct entre le M23 et le gouvernement de Kinshasa, il n’y aura pas non plus de cantonnement, désarmement et démobilisation ».
Les pressions internationales s’accentuent sur Kinshasa pour accepter de dialoguer avec ce mouvement. Le sommet de Bujumbura avait réaffirmé que la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC ne peut être régulée de manière durable que par un processus politique et un dialogue entre toutes les parties. A Luanda, au sommet extraordinaire de la CIRGL, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) a soutenu aussi qu’ « il n’y a point de solution durable aux crises africaines que la voie pacifique, le dialogue et la recherche des compromis constructifs ».
Par ailleurs, au cours de son entretien avec les députés congolais, Yoweri Museveni a salué la proposition d’établir des consulats ougandais à Aru et à Bunia. « Cette décision faciliterait des relations diplomatiques plus étroites et permettrait une communication et une coopération efficaces entre l’Ouganda et la RDC », a souligné la présidence ougandaise.
Les élus de la RDC, quant à eux, ont exprimé leur satisfaction au sujet de l’impact positif de l’amélioration des relations entre les deux pays sur la province de l’Ituri. « Ils ont attribué le rétablissement de la paix dans la région aux efforts combinés de l’UPDF et des forces congolaises, qui ont réussi à vaincre et à repousser les rebelles », a conclu la même source.