Le président Félix Tshisekedi a réaffirmé mardi sa détermination à travailler pour un Congo émergent sur tous les plans. Pour matérialiser sa vision, il envisage les possibilités de développer et de mettre en œuvre un partenariat public-privé « gagnant-gagnant » qui s’inscrit dans la durée.
Le chef de l’Etat congolais qui a assisté à la publication des résultats de la première enquête du Baromètre national du climat des affaires (BNCA), a affirmé que, « le service public d’une manière générale doit rester noble, qualitatif et exempt de vice », et « ne peut être le théâtre d’une spéculation quelconque et moins encore l’occasion de plomber le développement de la nation ».
Dans son allocution, Félix Tshisekedi a relevé plusieurs fléaux qui rongent l’environnement économique de la RDC, dénoncés par les opérateurs économiques. Il s’agit notamment de la qualité des rapports entre l’administration publique et les opérateurs économiques, de la corruption et des troubles sécuritaires, des infrastructures, de la sécurité juridique et judiciaire, du système fiscal et de la parafiscalité, de l’accès au financement pour les entreprises…
Face à cette situation, le président de la République a rappelé aux animateurs de chacune des institutions représentatives de l’appareil étatique dont l’action ou l’inaction est de nature à maintenir le statu quo ou à empirer la situation décriée, de prendre la mesure de l’action, en jouant pleinement leurs partitions pour relever les différents défis.
« Je vous le dis clairement, tout agent public de l’Etat, politique comme administratif et à quelque niveau où se situe son action, doit être conscient qu’il est un « agent du climat des affaires » appelé en permanence à mettre en œuvre les valeurs et principes du service public et de l’administration », a-t-il indiqué.
Plus spécifiquement, a insisté Félix Tshisekedi, les comportements et conclusions parfois tracassiers et arbitraires des administrations fiscales ne pourraient aucunement se blanchir sur l’autel de la « maximisation des recettes » et les contrôles auprès des entreprises qu’ils soient d’ordre fiscal ou non doivent s’effectuer par les seuls services compétents et dans le strict respect des procédures applicables en la matière.
« Dans le même sens, il n’est pas tolérable que la conduite de l’action répressive par le Parquet se mue en une sorte de tracasserie par des interpellations tous azimuts à l’endroit du secteur privé sans soubassements réels; il faut que ça cesse », a-t-il dit.
Ainsi, en a-t-il appelé à la responsabilité de chacun des parlementaires, membres du gouvernement, gouverneurs de provinces, magistrats (du parquet comme du siège), responsables des administrations et particulièrement ceux des régies financières nationales et provinciales, pour que ces maux et insuffisances qui minent la vie des affaires trouvent promptement des réponses adéquates.
Dans la foulée, le président Tshisekedi a instruit le gouvernement de ne ménager aucun effort dans la mise en œuvre exhaustive du Plan d’urgence des réformes qu’il a impulsé et ce, dans les délais impartis, soit au plus tard avant la fin de cette année. « Je veillerai personnellement à ce que sa bonne exécution soit assurée », a-t-il prévenu.
Le chef de l’Etat a aussi soulevé la nécessité d’organiser une série de Tables rondes sectorielles, avec pour objectif d’améliorer les relations entre les secteurs concernés et l’Etat, et surtout d’envisager les possibilités de développer et de mettre en œuvre un partenariat « gagnant-gagnant » qui s’inscrit dans la durée.
A ce sujet, il a instruit la Cellule Climat des Affaires de préparer le cadre conceptuel et opérationnel de ces concertations, sous son autorité, dans les prochains jours.