Alors que les rebelles du M23 ont conditionné leur cantonnement par le dialogue direct avec le gouvernement congolais, l’EAC et la Monusco accélèrent, de leur côté, le processus en application de la décision du dernier sommet des chefs d’Etat de l’EAC tenu à Bujumbura. Dans ce cadre, le Camp militaire de Rumangabo choisi comme lieu de pré-cantonnement a été prospecté cette semaine.
Une équipe conjointe de la Force régionale de l’EAC, des représentants des États membres de l’EAC, de la Monusco et du Mécanisme de vérification ad hoc a mené, les 22 et 23 juin, un exercice de reconnaissance à Rumangabo, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, pour évaluer sa pertinence en tant que site de pré-cantonnement pour les groupes armés opérant dans la région.
« Le commandant du contingent kenyan, le colonel Daniel Rotich, a reçu l’équipe de reconnaissance et a effectué une orientation complète de la zone. La reconnaissance fait suite à une directive lors du 21e Sommet extraordinaire des chefs d’État de l’EAC qui s’est tenu le 31 mai 2023 à Bujumbura, au Burundi », rapporte un communiqué de la Force régionale de l’EAC.
L’équipe dirigée par le commandant de la Force, le général de division Aphaxard Kiugu, était composée du commandant adjoint de la Force de la Monusco, le général de division Benoît Chavanat ; du commandant adjoint de la Force régionale, le général de brigade Emmanuel Kaputa; du général de brigade Michael Kibuye et d’autres officiers de l’état-major.
« D’autres invités étaient : le président de l’AVM, le général de corps d’armée Nassone João, les membres du personnel de l’EAC MVM et de la Monusco », ajoute la même source.
A cette occasion, la Force régionale affirmé qu’elle reste déterminée à continuer de soutenir les efforts de paix appliqués par les différents acteurs conformément à son mandat pour la réalisation ultime de la paix et de la stabilité dans l’Est de la RDC.
Lors de sa déclaration de mars, le Conseil de sécurité de l’ONU avait souligné l’importance de parvenir à un règlement politique de la crise actuelle, demandant à tous les groupes armés de participer sans conditions au processus de Nairobi pour rechercher des solutions politiques en prévision du Programme de désarmement, de démobilisation, de relèvement communautaire et de stabilisation.
La mise en œuvre de ce programme constitue une priorité du mandat de la Monusco, en plus de la protection des civils. Au moment où cette mission aide à développer des mécanismes de vérification des ex-combattants, elle a encouragé le gouvernement congolais à interdire l’amnistie et la réintégration dans l’armée des responsables de graves violations des droits humains.