Le procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo, a délivré un mandat de comparution contre l’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, dans le cadre de l’affaire Bukangalonzo. Le leader du LGD est appelé à comparaître le mercredi 12 juillet 2023 à 11 heures.
Faute d’obéir à cette mise en demeure, le procureur général Mukolo a prévenu que l’opposant Matata qui dénonce un acharnement « y sera contraint conformément à la loi ». Le mandat de comparution est délivré après que le président du Sénat, Bahati Lukwebo, a autorisé les poursuites contre l’ancien chef de l’exécutif.
De son côté, Augustin Matata dénonce un dossier politique visant à l’écarter de la course à la présidentielle. Le président du Sénat et le procureur général près la Cour constitutionnelle ont, selon lui, rangé le droit de côté.
« D’autres pratiques non conformes au droit, comme la tricherie et la ruse, sont utilisées pour abattre politiquement un candidat président de l’opposition au profit de celui au pouvoir qu’ils soutiennent fortement », a-t-il condamné.
Matata accuse Bahati d’avoir coalisé, « comme toujours », avec le même procureur général, après le cuisant revers subi dans le dossier des biens zaïrianisés, pour relancer, dans « l’illégalité totale », le dossier Bukangalonzo pour lequel, dit-il, le sénat s’était définitivement prononcé par un vote contre en plénière il y a deux ans : « aucune poursuite ne peut être autorisée sur ce dossier », a-t-il rappelé.
Et de s’interroger : « comment un Procureur général peut- il s’acharner pendant plus de deux ans contre un seul justiciable pour lequel aucune preuve de détournement des fonds n’a été établie ? Comment le Procureur général peut-il s’abstenir, pendant ce temps, d’initier de poursuites judiciaires contre de personnes pour lesquelles les faits avérés de détournement des fonds ont été établis publiquement et dont certains n’ont même pas d’immunités ? Comment enfin le Procureur général peut-il se permettre de coaliser avec le Président du sénat contre un justiciable en violation flagrante du principe sacro-saint de séparation des pouvoirs entre différentes institutions ? »