Dans un contexte de tension entre Kinshasa et Kigali, les Forces rwandaises de défense (RDF) ont démenti avoir déclaré la guerre à la RDC, alors qu’un communiqué attribué aux RDF et partagé mardi 11 juillet sur les réseaux sociaux annonçait que le président Paul Kagame déploiera des soldats pour attaquer la ville de Goma, au Nord-Kivu.
Selon ce communiqué qualifié de « Fakenews » par Kigali, la « déclaration de guerre » serait la réponse aux menaces proférées par les FARDC et le gouvernement de Kinshasa contre les Forces rwandaises de défense.
« RDF se prépare depuis très longtemps à ce que cette guerre se produise. Nous sommes prêts, bien disciplinés et lourdement armés. On arrive », peut-on lire dans ce « faux » document.
Entre la RDC et le Rwanda, les relations sont tendues depuis l’expansion territoriale des rebelles du M23 au Nord-Kivu. Selon Kinshasa, il s’agit sans nul doute d’une « agression rwandaise » sous couvert de ce mouvement sanctionné par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Les tensions se sont aggravées lorsque, le 24 janvier 2023, les RDF ont tiré sur un avion de chasse Sukhoi (SU-25) appartenant aux FARDC, au-dessus de Goma, dans l’espace aérien congolais, alors que l’avion s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Goma.
Dans son rapport final transmis au Conseil de sécurité, le Groupe d’experts de l’ONU a révélé avoir obtenu d’autres preuves, y compris des preuves documentaires et photographiques et des images aériennes, d’opérations militaires menées par des soldats clairement vêtus de l’uniforme militaire de l’armée rwandaise dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, entre novembre 2022 et mars 2023.
Selon deux agents de renseignement des RDF, un officier rwandais, trois chercheurs et des services de renseignement étrangers, contactés par les experts onusiens, les opérations au Nord-Kivu ont été conçues et coordonnées par le général James Kabarebe, actuellement conseiller du président du Rwanda pour les questions de défense et de sécurité.
« Pour l’exécution des opérations, Kabarebe a reçu le soutien, entre autres, du général Jean Bosco Kazura, du général de corps d’armée Mubarakh Muganga, du général de division Franck Mugambage, du général de division Vincent Nyakarundi, du général de division Ruki Karusisi, du général de division Eric Murokore et du général de brigade Rugumyangabo Gacinya », révèle le rapport de l’ONU.
Face à ces éléments, le gouvernement congolais a plaidé pour des sanctions internationales contre le Rwanda.