Deux jours après l’assassinat à Kinshasa, dans des circonstances floues, de l’opposant congolais Chérubin Okende, l’ancien secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, Herman Cohen, a réagi, évoquant le début de la fin de la jeune démocratie congolaise.
Porte-parole d’Ensemble pour la République, parti politique de l’opposition dirigé par Moïse Katumbi, Chérubin Okende a été retrouvé mort jeudi matin dans sa voiture, tué par balles, à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans sa réaction, Herman Cohen a affirmé que cet assassinat « marque le début de la fin de la démocratie congolaise dans son état embryonnaire ».
Le diplomate américain qui a été conseiller principal de la Coalition mondiale pour l’Afrique estime qu’il s’agit d’un « revers majeur pour les efforts de l’Afrique visant à libéraliser l’environnement sociopolitique ».
Cet assassinat intervient à quelques mois des élections générales en RDC. Pour Ida Sawyer, directrice de la division Crises et conflits à Human Rights Watch (HRW), l’enquête ouverte « devrait être rapide, impartiale, transparente, et les auteurs devraient être traduits en justice ».
Les autorités congolaises ont sollicité le renfort de la Belgique et de l’Afrique du Sud pour la transparence dans l’enquête.
Un cadre du parti de Moïse Katumbi a déclaré à Human Rights Watch que Chérubin Okende était attendu à la Cour constitutionnelle jeudi au sujet de sa déclaration de patrimoine déposée lors de sa démission de son poste de ministre des Transports en décembre 2022.
Selon lui, l’opposant s’était rendu à la Cour mercredi pour y demander un report de séance. Il avait demandé à son agent de sécurité de remettre la demande, tandis qu’il attendait à l’extérieur dans sa voiture. Lorsque cet agent de sécurité est revenu, Okende et sa voiture avaient disparu. Les médias ont rapporté la disparition de l’ancien ministre mercredi soir.