Le Comité laïc de coordination (CLC) appelle au dialogue afin de résoudre la crise multisectorielle dans laquelle la RDC est plongée. Pour les laïcs catholiques, il temps que le président de la RDC et les principaux leaders politiques et sociaux du pays se mettent ensemble pour identifier les réponses les plus adéquates et les plus urgentes aux multiples équations du moment.
Dans une déclaration faite mercredi 19 juillet, le CLC dit avoir constaté qu’en dépit de ses multiples recommandations, une crise persistante, de jour en jour plus aigüe, handicape le vécu commun et risque de conduire les Congolais de manière inexorable vers le chaos.
La crise sécuritaire, à partir de l’Est du pays, est en passe d’envahir l’ensemble du pays, a-t-il alerté, soulignant que Kinshasa, capitale de la RDC, vit sous la peur des enlèvements et des vols d’enfants. Selon les laïcs catholiques, l’assassinat « ignoble » du député Chérubin Okende vient confirmer, de manière dramatique, « que personne d’entre nous n’est à l’abri des effets du banditisme, des règlements de compte ou des jugements populaires expéditifs ». Et même, regrettent-ils, les prélats font l’objet d’insultes les plus inqualifiables et les plus inadmissibles.
« En attendant le résultat de l’enquête pour que les auteurs de ce crime odieux soient Identifiés et que des peines exemplaires leur soient infligées, nous devons reconnaître que l’assassinat de cette personnalité politique est la conséquence du climat politique délétère qui empoisonne la vie nationale. Cette mort brutale se doit d’être le symbole de notre mauvaise conscience d’avoir été trop loin dans nos oppositions. Il est donc un appel pressant à quitter ce climat excessif d’intolérance politique », a déclaré le CLC.
Face à cette situation, cette organisation de la société civile estime que l’heure est à la remise en cause, à l’apaisement, et au retour à l’hymne sacrée de la solidarité. « Oui, l’heure est réellement au rassemblement de la nation autour de la mémoire de l’honorable Chérubin Okende, victime expiatoire des machinations politiciennes, et des violences physiques et verbales qui peuplent notre quotidien », a-t-il martelé.
« Il n’y a pas d’autre voie que le dialogue »
Le CLC considère, dans cette optique, qu’il n’y pas d’autre voie de sortie de crise que le dialogue. Selon cette structure, il serait donc temps que le chef de l’Etat et les principaux leaders politiques et sociaux du pays se mettent ensemble pour identifier les réponses les plus adéquates et les plus urgentes aux multiples équations du moment.
« Car, une nation profondément divisée à l’interne, comme la nôtre en cette période-ci, ne peut prétendre à la victoire contre l’ennemi tant extérieur qu’intérieur », a-t-il exhorté, rappelant l’exhortation faite par le Pape François lors de sa visite en RDC : « Courage, frère et sœur congolais, relève-toi ! Reprend dans tes mains, comme un diamant très mur, ce que tu es : ta dignité, ta vocation à garder en harmonie et en paix la maison que tu habites ! ».
En RDC, tous les indicateurs sont au rouge. Le CLC explique qu’ au-delà de la guerre toujours présente dans l’Est du pays, la précarité, accentuée par la hausse du coût de la vie, continue à alimenter une morosité plus que dangereuse; le peuple, profondément découragé, ne croit plus à rien et se trouve à la merci de toutes sortes de rumeurs et de manipulations.
Quant à la gouvernance électorale, déplore-t-il, elle continue à accumuler, encore hélas, nombre de difficultés internes qu’il faut résoudre. « L’enjeu, pour nous tous, est d’éviter que les élections aboutissent à un désordre général ou qu’elles conduisent à une solution de force de force qui ne puisse garantir la légitimité du pouvoir qui en serait issu », a-t-il ajouté.
Ainsi, proviennent les laïcs catholiques, sans une solution consensuelle à cette crise, il se situeront en première ligne pour défendre l’intérêt fondamental de la population.