Les Nations unies se disent « préoccupées »par la situation des droits humains en Ouganda à l’approche des élections de 2026, compte tenu de l’environnement de plus en plus hostile dans lequel opèrent les défenseurs des droits humains, les acteurs de la société civile et les journalistes.
Dans une déclaration faite vendredi 4 août, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a regretté la fermeture de son bureau en Ouganda, à la suite de la décision du gouvernement de ne pas renouveler l’accord avec l’ONU, alors que les deux parties collaborent depuis 2005 sur une série de questions relatives aux droits de l’homme, notamment en travaillant avec les autorités pour intégrer les objectifs de développement durable dans leurs cadres de planification nationaux, ainsi que des conseils sur la mise en place législation nationale en conformité avec les lois et normes internationales relatives aux droits de l’homme.
L’accord non renouvelé, le bureau onusien de Kampala a cessé officiellement ses activités samedi. Les bureaux auxiliaires de Gulu et de Moroto ont fermé les 30 juin et 31 juillet.
« Je regrette que notre bureau en Ouganda ait dû fermer après 18 ans, au cours desquels nous avons pu travailler en étroite collaboration avec la société civile, des personnes de divers horizons en Ouganda, ainsi que nous engager auprès des institutions étatiques pour la promotion et la protection de la droits humains de tous les Ougandais », a déclaré Türk.
En Ouganda, de sérieux défis en matière de droits de l’homme subsistent sur la voie de la pleine jouissance des droits de l’homme pour tous. La plupart des 54 ONG qui ont été arbitrairement suspendues en août 2021 restent fermées.
Dans ce contexte, Volker Türk s’est également dit préoccupé par le fait que la loi modifiée sur l’utilisation abusive des ordinateurs pourrait éroder davantage la liberté d’expression.
Ainsi, le patron des droits de l’homme de l’ONU a mis en garde contre le retour en arrière des engagements de l’Ouganda en vertu des traités internationaux sur les droits de l’homme qu’il a ratifiés, notamment dans l’adoption de la loi anti-homosexualité « profondément discriminatoire et nuisible, qui a déjà un impact négatif sur les Ougandais ».
Par ailleurs, il a exhorté le gouvernement ougandais à veiller à ce que l’organe national des droits de l’homme puisse fonctionner de manière efficace et indépendante, en tant que principal organe chargé de la surveillance des droits de l’homme en Ouganda.
« La Commission ougandaise des droits de l’homme, notre partenaire de longue date dans la protection et la promotion des droits de l’homme dans le pays, est chroniquement sous-financée et en sous-effectif, et les rapports d’ingérence politique dans son mandat sapent sa légitimité, son indépendance et son impartialité », a-t-il dit.
Malgré le climat hostile, le Bureau des droits de l’homme des Nations unies réaffirme sa détermination à travailler sur les droits de l’homme en Ouganda, conformément à son mandat mondial.