Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, qui s’est exprimé jeudi à l’ONU, a réitéré la « légitime » exigence africaine de voir deux de ses Etats siéger au Conseil de sécurité des Nations unies en tant que membres permanents, avec droit de veto. Selon lui, « ce ne serait que justice devant l’histoire ».
A la tribune de la 78e Assemblée générale de l’ONU, Denis Sassou a soulevé l’impérieuse nécessité de réformer l’outil de référence du multilatéralisme qu’est le Conseil de sécurité des Nations unies, afin d’assurer une représentation plus juste de tous les continents et de tous les peuples du monde.
« Sur ce chantier, l’Afrique a une position commune. Une position conciliante et consensuelle, scellée à Ezulwini, que mon pays n’a jamais cessé de défendre, et ce, depuis plus d’une décennie. Je réitère ici et maintenant l’exigence africaine, légitime à tous égards, de voir deux de ses Etats siéger au Conseil de sécurité des Nations Unies en tant que membres permanents, avec droit de veto. Ce ne serait que justice devant l’Histoire », a-t-il déclaré.
Face à l’unilatralisme qui ronge dangereusement les fondations de l’ONU, le Congo-Brazzaville a réaffirmé son engagement en faveur du multilatéralisme, gage de justice dans les relations internationales, d’équilibre, d’équité, de paix et de coopération pour un développement partagé.
« Le multilatéralisme, nous le savons tous, ne peut prospérer que dans un système global juste et équitable. Un système qui soit à l’image non plus des fantasmes du passé des évolutions et des réalités de notre temps », a souligné Denis Sassou Nguesso.
L’UE soutient la position africaine
Cette position est soutenue notamment par le président du Conseil européen. Charles Michel qui a également prononcé son discours jeudi à l’ONU, a reconnu que le Conseil de sécurité ne reflète pas le monde d’aujourd’hui.
« Nous soutenons une réforme globale du Conseil de sécurité des Nations Unies qui renforce la voix de ces régions et pays. Pouvoir et légitimité vont de pair. Le manque de représentativité du Conseil de sécurité mine sa légitimité. La légitimité est essentielle et doit être renforcée sur deux fronts », a-t-il expliqué.
Une augmentation du nombre de membres permanents du Conseil de sécurité est inévitable, a tranché Charles Michel, qui appelle les dirigeants mondiaux à « dépasser ce statu quo ».
Le président du Conseil européen se dit convaincu que les Nations unies deviendraient plus légitimes et plus efficaces si elles donnaient une place aux organisations régionales. Les inclure, dit-il, encouragerait les organisations régionales à coopérer davantage et mieux les unes avec les autres, contribuant ainsi à leur propre stabilité.