L’Afrique du Sud réaffirme son engagement dans la politique de non-alignement. Refusant d’être dominée par un autre pays, la RSA qui accueille du 22 au 24 août le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) à Johannesburg, ne veut pas être entraînée dans une « compétition entre puissances mondiales ».
Le président Cyril Ramaphosa a évoqué dimanche soir, dans un message à la télévision, la politique étrangère de l’Afrique du Sud. Il a indiqué que son pays a résisté à la pression de s’aligner sur l’une quelconque des puissances mondiales ou sur des blocs influents de nations. Pendant la « guerre froide », rappelle-t-il, la stabilité et la souveraineté de nombreux pays africains ont été sapées en raison de leur alignement sur les grandes puissances.
« Cette expérience nous a convaincus de la nécessité de rechercher des partenariats stratégiques avec d’autres pays plutôt que d’être dominés par un autre pays. Alors que certains de nos détracteurs préfèrent un soutien manifeste à leurs choix politiques et idéologiques, nous ne nous laisserons pas entraîner dans une compétition entre puissances mondiales », a-t-il expliqué.
Selon Ramaphosa, au lieu de s’aligner, la RSA s’efforce de travailler avec tous les pays pour la paix et le développement dans le monde. C’est pour cette raison, dit-il, que l’Afrique du Sud est membre du Mouvement des non-alignés, un forum de 120 pays qui ne sont formellement alignés avec ou contre aucun bloc de grande puissance.
« Notre décision de ne nous aligner sur aucune des puissances mondiales ne signifie pas que nous sommes neutres sur les questions de principe et d’intérêt national. Notre position non alignée existe parallèlement à notre soutien actif aux luttes des opprimés et des marginalisés dans différentes parties du monde », a-t-il déclaré.
Cyril Ramaphosa a déploré le fait que le monde est devenu de plus en plus complexe et fracturé, car il est de plus en plus polarisé en camps concurrents. « Le multilatéralisme est remplacé par les actions de différents blocs de pouvoir », a-t-il dénoncé, plaidant par ailleurs en faveur d’un système mondial de gouvernance, de commerce, de finance et d’investissement ouvert et fondé sur des règles. « Ce doit être un système qui ne dépend pas de l’exercice du pouvoir ou de l’unilatéralisme, mais de la promotion des intérêts des peuples du monde », a-t-il suggéré.