Le sommet du G20, qui se tient en Inde du 9 au 10 septembre, a approuvé samedi l’adhésion de l’Union africaine (UA) à ce forum rassemblant les principales économies mondiales. L’UA rejoint donc l’Afrique du Sud qui était jusqu’ici, la seule représentante du continent africain au sein de ce bloc.
Dans son allocution au sommet du G20, le président en exercice de l’Union africaine, Azali Assoumani, a affirmé qu’il espère que cette adhésion ouvrira la voie à d’autres réformes du système multilatéral telles que celle du Conseil de sécurité des Nations unies, garant de la paix et de la sécurité internationales, afin de s’assurer qu’il reflète les réalités géopolitiques du moment.
« Vous nous avez fait confiance, en admettant l’Union Africaine au sein de ce Forum important. Notre engagement sera d’œuvrer avec l’ensemble des membres du G20, pour assurer une prise en charge effective, des enjeux de la gouvernance mondiale », a déclaré le chef de l’Etat comorien, qui appelle à travailler ensemble en faveur d’un G20 équitable, inclusif et plus représentatif, « car cela en fera un Forum plus efficace et plus efficient au service des populations, en particulier les jeunes, les filles et les femmes ».
Il a aussi exhorté tous les membres du G20 à travailler en faveur d’un système commercial multilatéral juste et équitable ainsi que pour le règlement des différends. « C’est à ce prix que nous parviendrons collectivement, à restaurer la crédibilité du multilatéralisme inclusif, auquel nous sommes tous, je n’en doute pas, particulièrement attaché », a-t-il dit.
Au nom de ses homologues africains, Azali Assoumani a exprimé sa profonde gratitude à l’ensemble des pays, et des institutions membres du G20, pour avoir entériné cette adhésion qui, selon lui, traduit le pragmatisme mais aussi le sens d’équité et de justice des membres du G20, va rendre mutuellement bénéfique, l’immense marché de consommation que constitue une population d’un milliard 300 millions d’africains, notamment avec la mise en œuvre effective de la Zone de Libre-échange continentale africaine, la ZLECAf.
« Les perspectives en la matière sont encore plus prometteuses avec une jeunesse africaine créative et dynamique, qui devrait représenter 42 % des jeunes du monde, à l’horizon 2030, et un PIB de l’Afrique évalué à 2.900 milliards de dollars américains », a-t-il ajouté.
Aussi, a-t-il expliqué, cette adhésion va ouvrir la voie aux immenses potentialités de l’Afrique, un continent qui abrite 60% des terres arables et qui dispose d’abondantes ressources naturelles, dont des minéraux stratégiques, indispensables dans les efforts de lutte contre les changements climatiques.
« L’adhésion de l’Union Africaine au G20 permettra surtout, de mutualiser les efforts, pour contribuer, avec engagement et détermination, à la résolution des grands défis auxquels le monde est actuellement confronté, notamment le changement climatique, l’extrémisme violent, la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la préparation et la riposte aux pandémies, et les vulnérabilités liées à la dette publique », a-t-il indiqué.
Devant les dirigeants du G20 en Inde, Azali Assoumani a souligné qu’il retournera en Afrique, porteur d’un message d’espoir, celui de voir l’Union africaine, admise comme membre à part entière, au sein de ce forum, investie de la possibilité de mettre en œuvre, de façon effective sa vision de 2063 qui consiste, entre autres à « façonner et à renforcer l’architecture et la gouvernance mondiales sur les grandes questions socio-économiques, internationales ».
Le G20 est le principal forum de coopération économique internationale pour les économies développées et émergentes de premier plan à l’échelle mondiale. Il a été créé en 1999 pendant la crise financière asiatique dans le but de coordonner les politiques macroéconomiques et les interventions de nature financière des États membres.
Avant l’adhésion de l’UA, il était composé de 19 pays (Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis d’Amérique, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Türkiye) et de l’Union européenne, représentant 80 % du PIB mondial, 75 % du commerce international et 60 % de la population mondiale.