Une Afrique totalement pacifiée, tel est le souhait de tout Africain soucieux du développement de son continent potentiellement riche. Cependant, le chemin est encore long pour atteindre cet objectif, surtout lorsque certaines multinationales, avec la complicité des fils et filles du continent, entretiennent le chaos pour faire des affaires.
Les défis sont énormes, même si le président Filipe Jacinto Nyusi du Mozambique invite les dirigeants africains à croire qu’il est possible d’avoir un continent où les armes sont silencieuses.
L’Union africaine qui cherche à créer une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale », avait lancé l’initiative « Faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2020 ». N’ayant pas pu tenir cet engagement, l’UA a reporté l’échéance en 2030.
Jeudi 30 mars 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU a organisé un débat public sur « la paix et la sécurité en Afrique : l’impact des politiques de développement dans la mise en œuvre de l’initiative Faire taire les armes ».
« Nous, les Africains, voulons la paix sur notre continent », a déclaré le président Filipe Jacinto Nyusi du Mozambique, rappelant la pensée de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan selon laquelle il ne saurait y avoir de paix sans développement, de développement sans paix, et de paix et développement sans droits humains.
Le Haut-Représentant de l’Union africaine pour l’initiative « Faire taire les armes », Mohamed Ibn Chambas, a, quant à lui, indiqué que le délai fixé à 2030 est compromis en raison de multiples défis, dont les changements climatiques, le fossé qui se creuse entre pays riches et pauvres et les conséquences de la pandémie.
Plus de 15 pays africains endurent également une crise de la dette, l’Afrique étant endettée à hauteur de 600 milliards de dollars, a-t-il rappelé.
Au regard de cette situation, il a fait plusieurs recommandations afin de réduire les inégalités et les vulnérabilités de l’Afrique et ainsi se rapprocher de l’objectif de faire taire les armes. Il a exhorté l’Afrique à miser sur une transformation dont le cœur serait le développement du capital humain, avec la mobilisation des ressources correspondantes. Il a aussi demandé à lutter contre les flux financiers illicites qui privent le continent d’environ 900 milliards de dollars par an.
Pour sa part, Cristina Duarte, conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique, a regretté que les perspectives africaines n’aient pas été assez intégrées jusqu’à présent dans les discussions mondiales sur la paix et la sécurité sur le continent.
De son avis, les politiques de développement jouent un rôle important dans la prévention et le règlement des conflits, à condition qu’elles soient inclusives, transparentes, équitables et efficaces.