Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé, mardi 12 septembre, un sévère avertissement concernant la sécurité alimentaire mondiale. Il estime que chaque réduction de 1% de l’aide alimentaire risque de pousser plus de 400 000 personnes au bord de la famine. En conséquence, 24 millions de personnes supplémentaires pourraient sombrer dans une situation d’urgence liée à la famine au cours des 12 prochains mois. Des réductions massives ont déjà été mises en œuvre dans près de la moitié des opérations du PAM, notamment en République démocratique du Congo (RDC).
En RDC, les opérations du PAM sont confrontées à un déficit de financement de 774 millions de dollars, dont environ 45 millions de dollars pour fournir une assistance nutritionnelle aux enfants souffrant de malnutrition et à d’autres personnes vulnérables, en particulier dans le Nord-Est du pays.
« Au Nord-Kivu, le centre de santé de Kanyaruchinya a signalé une augmentation du nombre de personnes modérément malnutries en raison du déplacement massif de milliers de familles des territoires de Rutshuru et Nyiragongo. Là où le PAM en a les moyens, nos interventions font la différence. Dans certaines parties de la région du Nord-Ubangi en RDC, par exemple, les cours de cuisine axés sur la nutrition du PAM ont doublé le nombre de familles ayant une alimentation plus diversifiée », a annoncé l’agence humanitaire, précisant qu’un programme complet de prévention nutritionnelle, mené avec les partenaires des Nations unies dans la ville de Minova, a considérablement réduit les niveaux de retard de croissance, passant de 66% à 51% sur trois ans.
Mais dans l’ensemble, le tableau de la malnutrition infantile est sombre. « Ce que nous savons indique que la situation empire », a déclaré Fortune Maduma, responsable de la nutrition au PAM. « Surtout à l’Est, avec davantage de déplacements et de conflits croissants », a-t-elle souligné.
La RDC, riche en ressources naturelles, compte parmi les plus grandes crises alimentaires au monde, avec près de 26 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire grave.
Dans tout le pays, environ 4,4 millions de femmes et d’enfants souffrent de malnutrition aiguë, un chiffre alarmant qui s’explique par un mélange complexe de conflits, de pauvreté, de mauvaises pratiques agricoles et de garde d’enfants, de tabous culturels et du manque d’infrastructures d’hygiène et de santé.
Pour réduire les taux de malnutrition infantile, le PAM juge essentiel d’améliorer les pratiques agricoles de subsistance.