48 heures après la condamnation de l’opposant Jean-Marc Kabund par la Cour de cassation à 7 ans de prison pour notamment « outrage au chef de l’Etat », Martin Fayulu, un des leaders de l’opposition congolaise, a réagi. Le leader de l’ECiDé a dénoncé la sévérité de la peine infligée à l’ancien bras droit de Félix Tshisekedi. Selon lui, la place de Kabund qui a révélé, en août 2022, des actes de mégestion du successeur de Joseph Kabila, n’est pas en prison.
La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire de la RDC a reconnu mercredi 13 septembre Jean-Marc Kabund coupable de plusieurs infractions, dont « outrage au chef de l’Etat, offense aux institutions de la République et propagation de faux bruits ».
Après sa démission en 2022 de la première vice-présidence de l’Assemblée nationale, acte consacrant la rupture d’avec Félix Tshisekedi, Kabund avait dénoncé « l’absence de vision claire », « l’incompétence notoire et la “mégestion” institutionnalisée caractérisée par l’insouciance, l’irresponsabilité, la jouissance et la prédation au sommet de l’Etat ».
Pour ces « dénonciations », il a été condamné à 7 ans de prison. Il s’agit d’un cumul des peines.
Dans sa réaction, Martin Fayulu qui fustige un verdict sévère cachant, selon lui, la vérité sur les faits reprochés à l’administration Tshisekedi, a affirmé que « la place de M. Kabund n’est pas en prison ».
« La sévérité de la peine infligée à Jean-Marc Kabund n’a d’égale que la nature profondément rancunière du régime de M. Tshisekedi au détriment de la vérité et de la justice. Ainsi, les révélations faites par Jean-Marc Kabund lors de son procès sont éludées et noyées dans la marmite de l’impunité », a-t-il déclaré.
« Un procès politique »
Détenu depuis août 2022 à la prison centrale de Makala, l’opposant Kabund qui avait annoncé qu’il sera candidat à la présidentielle prévue en décembre prochain, n’est plus éligible.
Son parti Alliance pour le changement dénonce un procès politique commandité par le régime Tshisekedi afin de l’écarter de la course.
« La stupéfaction est profonde ! Vous savez que nous l’avons toujours dénoncé dès le départ que, ce procès est un procès politique et non un procès judiciaire. Finalement, il fallait aboutir à ce que le commanditaire de ce procès avait voulu : écarter Jean-Marc Kabund de l’élection présidentielle de 2023 », a fustigé Ghislain Mwanji, porte-parole du parti.