Le représentant permanent adjoint de la Russie à l’ONU, Dmitri Polyanskiy, a, lors de la réunion jeudi du Conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo, déclaré que « la normalisation à long terme dans l’Est de la République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs ne peut être obtenue par les seules mesures militaires ».
Pour la Russie, « seules des solutions politiques conduiront à une cessation complète des hostilités et à la création de conditions réelles pour une stabilisation durable ». Dans ce contexte, Dmitri Polyanskiy a appelé à des mesures substantielles pour surmonter les tensions entre Kinshasa et Kigali ».
« Nous réaffirmons notre volonté, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, de contribuer à résoudre la crise dans l’est de la République démocratique du Congo en encourageant un dialogue constructif entre les États de la région. Nous sommes déterminés à coopérer étroitement avec les institutions compétentes du système des Nations unies et leurs représentants », a-t-il déclaré.
Soutien aux processus de Luanda et de Nairobi
Le diplomate russe se dit convaincu qu’il est crucial d’obtenir des résultats concrets dans les processus de Nairobi et de Luanda. Il a ainsi noté la contribution « importante » des Forces régionales de la Communauté d’Afrique de l’Est.
« Nous saluons la volonté de la Communauté de développement de l’Afrique australe de s’engager dans un règlement dans l’Est de la République démocratique du Congo. Nous pensons qu’il est nécessaire de continuer à combiner les efforts et les initiatives complémentaires en matière d’assistance régionale », a-t-il ajouté, précisant que la tâche prioritaire consiste à parvenir à une cessation durable et à long terme des hostilités et à créer les conditions d’un « dialogue global et inclusif ».
A cet égard, la Russie estime qu’il est également important de continuer à œuvrer à la pleine mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération de 2013 dans l’Est de la République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs.
« Nous saluons l’engagement de l’Union africaine et des pays de la région en faveur de la revitalisation de ce document. Nous soutenons les activités du SESG pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, pour établir un dialogue interétatique afin de réduire les tensions dans cette partie de l’Afrique », a-t-il dit.
« La Monusco est un facteur important de stabilisation »
Dmitri Polyanskiy a évoqué aussi la question de la Monusco. « Nous soutenons les efforts de la Monusco et de ses dirigeants. Nous sommes convaincus que la présence de la Mission dans la zone de conflit reste un facteur de stabilisation important », a-t-il déclaré.
Il espère une coordination accrue entre les forces armées de la République démocratique du Congo et la Monusco, ainsi qu’avec d’autres forces de sécurité régionales et nationales sur le terrain, afin de travailler plus efficacement à la protection de la population civile.
S’agissant du retrait accéléré des Casques bleus, la Russie appelle le Conseil de sécurité à rencontrer les attentes des Congolais.
« Dans le cadre des efforts communs avec Kinshasa visant à réviser le plan de retrait des Casques bleus, nous avons soigneusement examiné les propositions du Secrétaire général sur la reconfiguration de la Monusco. Nous avons également étudié attentivement la lettre adressée aux membres du Conseil de sécurité signée par le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Christophe Lutundula, qui expose les préoccupations et les exigences de la partie congolaise. Nous pensons qu’il est nécessaire de prendre en compte l’opinion de Kinshasa lorsque le Conseil de sécurité tiendra des négociations sur le mandat de la Monusco en décembre de cette année. A cet égard, nous pensons qu’il est essentiel, avant tout, de se laisser guider par des considérations rationnelles », a-t-il souligné.